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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

La fonction sociale officielle de la religion en Israël.
Un service public du culte géré par le rabbinat
(22 août 2003)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Louis Gill (1990), “ Le mouvement syndical et les enjeux économiques actuels. Un article publié dans l’ouvrage sous la direction d’Yves Bélanger et Robert Comeau, La CSN. 75 ans d’action syndicale et sociale (pp. 169 à 190). Montréal : Les Presses de l’Université du Québec, 1998, 340 pages. Collection : Les leaders du Québec contemporain. [Autorisation accordée le 10 janvier 2003 par Louis Gill]

Introduction

« Si Israël n’est pas une théocratie, il n’est pas non plus une démocratie laïque, puisque le judaïsme tient une place publique qui lui est officiellement reconnue. L’État coiffe ainsi un réseau d’écoles publiques religieuses qui accueillent 20 % des élèves et des instances religieuses, dont la vocation est de faciliter la pratique du judaïsme et d’appliquer la loi religieuse (rabbins, juges religieux, superviseurs des règles alimentaires, aumôniers militaires et autres titulaires de charges religieuses payés par l’État)… L’État d’Israël est resté jusqu’à présent fondé sur une ambivalence fondamentale puisqu’on a affaire… à « une démocratie moderne à substrat biblique ». La religion a, en effet, en Israël une fonction sociale reconnue. Il existe un véritable service public du culte géré par le rabbinat ».

Ces propos sont tirés d’un livre intitulé Israéliens et Palestiniens. L’épreuve de la paix d’Alain Dieckhoff du Centre national de la recherche scientifique et de l’Institut d’études politiques de Paris, qui a consacré l’essentiel de ses travaux à l’étude de la société israélienne. Sioniste, il ne peut certes pas être soupçonné d’adversité à l’égard d’Israël.

Avec l’objectivité qui fonde sa démarche scientifique, il dégage les constats qui s’imposent quant à l’absence d’égalité civique «dans un État qui, de par sa nature sioniste, privilégie le groupe juif» et en conclut que pour permettre une telle égalité, il faudrait que l’État d’Israël «modifie ses fondements sionistes…, se transforme pleinement en démocratie libérale ne reconnaissant, dans l’espace public, que des droits individuels (indépendamment de l’appartenance ethnique des uns et des autres)».

Si probants soient ces constats, l’entêtement de certains à les nier est tenace. Julien Bauer en donne un exemple éloquent dans son article publié dans Le Devoir du 4 août dernier, en persistant malgré tout à proclamer que l’État juif d’Israël est un État démocratique et multiconfessionnel dont le judaïsme n’est pas religion d’État.

Retour au texte de l'auteur: Louis Gill, économiste québécois, retraité de l'UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 11 février 2007 19:28
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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