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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Une édition électronique réalisée à partir du texte de Louis Gill, “La guerre en Afghanistan et en Irak: «lutte contre le terrorisme» ou imposition de la superpuissance militaire des États-Unis ?” Montréal, Bulletin d'histoire politique, vol. 13, no 3, printemps 2005. [Avec l'autorisation de l'auteur accordée le 6 février 2007.] Introduction Cette réalité globale qu'on appelle la mondialisation, celle des marchés, de la finance, est au cœur des préoccupations d'aujourd'hui. Il ne faut jamais oublier que le militarisme en est une composante incontournable. Toute l'histoire du 20e siècle en témoigne. avec ses deux guerres mondiales et la multitude de conflits armés qui l’ont marquée. La suprématie économique, pour s’affirmer et s’imposer, a toujours reposé sur la suprématie militaire. Exercée pendant cent ans par la Grande-Bretagne, de la défaite napoléonienne de 1815 jusqu’au lendemain de la Première Guerre mondiale, cette suprématie économique et militaire est devenue depuis la Deuxième Guerre mondiale, comme on le sait, celle des États-Unis. Après l’effondrement en 1991 de l’Union soviétique, seule concurrente sérieuse de la suprématie militaire états-unienne pendant ces quarante années de « guerre froide » qui ont suivi la Deuxième Guerre mondiale, des idéalistes pouvaient croire que les dépenses militaires mondiales allaient diminuer, que la course aux armements était terminée. Une étude réalisée par une équipe de chercheurs du FMI publiée en 1996 [1] faisant le bilan des cinq premières années de l’après-mur de Berlin et le constat d’une chute des dépenses militaires, annonçait que le monde allait enfin « toucher les dividendes de la paix ». Pour l’ensemble du monde, l’étude révélait une réduction nette de 121 milliards de dollars des États-Unis au cours de ces cinq années. Mais les chiffres globaux cachent toujours des réalités qui diffèrent d’un pays à l’autre. Et si une réduction draconienne avait effectivement été observée dans les pays de l’ex-URSS et dans ses ex-satellites, pays dévastés par la crise économique et l’effondrement de la planification centrale, cette réduction, pour les pays capitalistes industrialisés, était dix fois moindre que celle de l’ex-URSS. Au même moment, pour ce qui est des États-Unis, loin de parler d’une réduction à venir de leurs dépenses militaires, on en prévoyait plutôt une augmentation fulgurante qui s’explique d’abord par la détermination de ce pays à imposer sa loi partout dans le monde, mais aussi par le coût croissant, voire exorbitant d’armes reposant sur une technologie de plus en plus avancée. [1] Sanjeev Gupta, Jerald Schiff et Benedict Clements, « Worldwide Military Spending 1990-95 », Document de travail no 96/64 du FMI, 1er juin 1996, dont les conclusions ont été reproduites dans le numéro du 10 juin 1996 du Bulletin du FMI sous le titre « Chute des dépenses militaires : le monde touche les dividendes de la paix ».
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