Introduction

Un mois jour pour jour après la publication du Manifeste Pour un Québec lucide, rares sont ceux et celles qui, dans le grand public, n’en ont pas entendu parler et qui ne sont pas au courant de son contenu. Encore plus rares sont ceux et celles qui, dans le mouvement syndical et progressiste, non seulement se sont pas au courant de son contenu, mais n’ont pas d’une manière ou d’une autre, directement ou en s’identifiant aux critiques qui en ont été faites, dénoncé son arrogance, sa condescendance et le caractère inacceptable des orientations qu’il met de l’avant pour le Québec en déclarant péremptoirement qu’en dehors de cette voie il n’y aurait pas de salut. 

En me demandant de prononcer une conférence sur ce sujet devant un regroupement de militants syndicaux avertis, on me pose donc un défi de taille que je vais tenter de relever en ne m’en tenant pas au Manifeste comme tel, que plusieurs d’entre vous avez sans doute lu, mais en rendant compte aussi des débats et prises de position qu’il a suscités.