Professeur honoraire à l'Institut national de la recherche scientifique (Université du Québec) Il a longtemps étudié le rapport entre les organisations et leurs clientèles, ce qui l'a conduit à publier La participation contre la démocratie (Montréal, Saint-Martin) et La démocratie des usagers (Montréal, Boréal). C'est dans le prolongement de ces études qu'il s'est intéressé au don et a publié en 1992, en collaboration avec Alain Caillé, L'Esprit du don. (Paris et Montréal, La Découverte et Boréal), ouvrage traduit en plusieurs langues (anglais, italien, espagnol, portugais, turc), et, chez les mêmes éditeurs, Le don, la dette et l'identité, en 2000. Il a également publié deux livres en italien sur ce thème, et Le langage du don chez Fides. Il poursuit actuellement ses recherches sur le don, notamment en analysant le don d'organes, le don humanitaire et le don dans le monde des affaires.
Vie et uvre
Professeur et chargé de recherches depuis 1969, Jacques T. Godbout n'a qu'un seul champ de recherche, celui du don. La dernière question qu'il pose à son sujet est celle de savoir si le don peut être altéré. Et sa réponse est positive: oui, il peut l'être par l'économie de marché et l'idéologie libérale, mais «l'acte de bénévolat, libre et gratuit reste le geste de contestation le plus radical contre la mondialisation marchande». (Forum Émilie-Gamelin)
Déjà, en 1983, dans une étude sur les rapports entre des organisations publiques (services de santé et services sociaux) et leur clientèle, il développait l'idée que tant le marché que l'État sont fondés sur une rupture entre producteurs et usagers, ce qui l'amenait à rechercher un autre fondement aux liens sociaux ou communautaires dans le bénévolat, par exemple (La participation contre la démocratie). Pour lui, «le don est le mode de circulation des biens et services propre aux réseaux, où n'intervient pas la séparation entre un public et des professionnels. Dans la famille ou dans la société, le monde des réseaux fonctionne au don et à la dette, et non pas à l'équivalence (comme dans le marché) ou à l'égalité (comme dans l'État). Quand les réseaux fonctionnent bien, cette dette est positive: elle n'engendre pas angoisse et aliénation, mais confiance et désir de loyauté. Et enfin, c'est à travers la relation de dette (positive ou négative), de don et de contre-don, que se forment ou se déforment les identités.» (Le don, la dette et l'identité)
Dernière mise à jour de cette page le lundi 8 septembre 200820:41
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cegep de Chicoutimi.
Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
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