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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Jacques Grand’Maison, Des milieux de travail à réinventer. (1975)
Avant-propos
Une édition électronique réalisée à partir du livre de Jacques Grand’Maison, Des milieux de travail à réinventer. Montréal: Les Presses de l’Université de Montréal, 1975, 254 pp. Une édition numérique réalisée par Gemma Paquet, bénévole, professeure de soins infirmiers retraitée du Cégep de Chicoutimi.
Qu'on pense en termes d'expériences quotidiennes ou de grandes questions politiques, le travail reste un référent majeur de la vie concrète des hommes. Bien sûr il ne tient pas la même place dans les différentes échelles de valeurs des familles idéologiques modernes. Alors comment nier sa position privilégiée au cœur de la lutte pour le pain et la vie, au milieu des combats sociaux, économiques et politiques ? Les nombreux conflits de travail constituent une trame importante du débat public. Pouvoirs anciens et nouveaux s'affrontent sur ce terrain. Dans un congrès récent, la Centrale des syndicats nationaux rappelait que le travail quotidien est le lieu le plus proche, le plus permanent de la lutte démocratique à la portée de la majorité des citoyens. C'est dans cette aire que se renouvelle, sous des formes inédites, le même vieux taylorisme désormais diffusé dans toutes les institutions de la société. Situer le problème à ce niveau, c'est vraiment regarder les choses à partir de la base sociale la plus visible et la plus vitale encore qu'il ne s'agisse pas d'en faire l'unique point de référence.
Albert Meister, dans son évaluation de l'autogestion yougoslave, nous révèle les limites des stratégies de réorganisation de travail dans les unités locales, ou même dans les changements des grandes structures économico-politiques. Des questions redoutables demeurent : tels les rapports entre les travailleurs de la base, les experts et les dirigeants politiques ; tels les rapports entre le plan, l'instance idéologique et l'autogestion comme telle. On ne vainc pas non plus facilement les vieux modèles culturels d'aliénation, de soumission, de dépendance ou même de fatalisme. On n'avait pas prévu, par exemple, que la liquidation de certaines dominations ne résolvait pas le défi des « inégalités naturelles ». Celles-ci ressortent davantage dans un contexte poussé de démocratisation. Les plus intelligents, les plus habiles, les plus entreprenants inventent d'autres formes d'intérêts particuliers, d'autres formes de pouvoir. Et nous pourrions [8] allonger cette liste des enjeux de la transformation du travail. Celle-ci coûte beaucoup de temps, d'énergie et d'argent. Elle implique aussi un bouleversement des autres secteurs sociaux : éducation, famille, habitat, services publics, loisirs, instances politiques, etc. Ici comme ailleurs, on ne s'entend pas sur les nouveaux rôles de l'État et des autres grandes institutions. Il nous faudra reprendre les mêmes interrogations dans notre propre régime économico-politique.
Toutes ces considérations nous ont amené à mieux cerner le contexte actuel sur quoi se fondent les questions nouvelles de l'organisation du travail. C'est un des principaux objectifs du présent ouvrage. Mais nous n'avons pas voulu en rester à cette approche englobante. Le travail lui-même fait ici l'objet d'une réflexion critique de type philosophique. On atteint forcément un tel palier quand on parle d'humaniser cette activité importante de la vie. L'humain dans le travail, c'est quoi au juste ? On glisse sur le sujet. On se limite à de vagues références. N'est-ce pas l'expérience de tant de discussions autour du problème ? Dans ce premier volume, nous suggérons un cadre de réflexion bien modeste, bien sommaire. Dans un deuxième sera mise à l'épreuve cette esquisse d'une philosophie du travail au sein d'une expérience concrète de réorganisation d'une usine.
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 23 mai 20135:09
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cégep de Chicoutimi.
Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
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