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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Une édition électronique réalisée à partir du texte de M. Jacques Grand’Maison (1931-), Nationalisme et religion. Tome II: Religion et idéologies politiques. Montréal: Librairie Beauchemin ltée, 1970, 206 pp. Une édition numérique réalisée par Gemma Paquet, bénévole, professeure de soins infirmiers retraitée du Cégep de Chicoutimi. Avant-propos Depuis quelque temps, dans les Églises chrétiennes, on ouvre à nouveau le dossier sur les rapports entre christianisme et politique. Il n'est donc pas sans intérêt d'analyser cette question dans un champ historique plus limité, à savoir celui du Québec. Le nationalisme, chez-nous, a été au centre de la plupart des débats des dernières années. Qu'advient-il de l’Église qui a longtemps servi d'axe d'intégration de la collectivité québécoise et de son idéologie dominante, qui a été l'agent principal de la continuation historique de la communauté francophone par-delà la conquête ? Au moment où la société québécoise connaît peut-être un tournant décisif, l'institution ecclésiale, les communautés chrétiennes, les croyants eux-mêmes, comme tels, vont-ils participer à cette redéfinition de notre destin collectif ? Sous quelles modalités ? L'Église a drainé beaucoup de ressources matérielles et humaines. Ces forces vives resteraient-elles en marge des efforts de libération et de promotion collectives ? Évidemment, la sécularisation récente place l'Église dans une situation inédite par rapport à la chrétienté d'hier. Certains chrétiens y voient une déchristianisation qui commande surtout un renouveau spirituel interne. D'autres cherchent davantage à se situer de façon évangélique et libre dans la nouvelle société profane où l'Église ne contrôle plus les règles du jeu. Faut-il d'abord songer à des projets d'Église dans la sphère proprement religieuse ou accorder la priorité au témoignage chrétien et à des tâches de service dans des projets humains élaborés indépendamment des appartenances religieuses ? Jusqu'ici, les investissements massifs ont porté sur la vie interne de l'Église, accentuant ainsi sa privatisation et sa marginalité, Des clercs et des laïcs contestent cette vision particulière du christianisme que recèle une telle tendance. Le test de vérité décisif de la foi et de l'Évangile se trouverait en premier lieu au cœur des engagements profanes jusque dans leur dimension politique. L'institution ecclésiale elle-même ne saurait être absente des choix et des alternatives historiques de ces communautés politiques où se joue l'avenir des hommes concrets. Ceci dit, on semble incapable de préciser les voies particulières de ces nouvelles responsabilités chrétiennes. Loin de nous la prétention d'indiquer ici des tâches nettes et définitives pour l'ensemble de l'Église locale, ou pour tel ou tel groupe de chrétiens. Au-delà des procès bien connus, par exemple, ceux du cléricalisme ou de l'aliénation religieuse, le christianisme, chez nous, entre dans un nouvel âge qui l'amène peut-être à retrouver des intentions et des dynamismes laissés en friche dans son expérience historique. Nous avons voulu d'abord dégager un contexte critique susceptible d'apporter des points de repère dans l'articulation d'un discernement spirituel et d'un jugement politique cohérents.
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