Intellectuel contestataire, Jean-Charles Harvey n’a jamais hésité à remettre en question l'ordre établi, en particulier celui de l'Église catholique. Indépendant d'esprit, Harvey est farouchement antifasciste et antinationaliste ; libéral convaincu, il pourfend tout ce qui est susceptible d’entraver les libertés individuelles. Ses adversaires, nombreux, l'accusent de communisme et d'anticléricalisme.
Né à La Malbaie, Jean-Charles Harvey passe quelques années de son enfance aux États-Unis avec sa famille. En 1905, il entre au Petit Séminaire de Chicoutimi ; en 1908, il laisse le Séminaire pour le scolasticat des jésuites à Sault-au-Récollet, près de Montréal. Il devient journaliste en 1914 au Canada ; l'année suivante, on le retrouve à La Patrie, puis à La Presse.
En 1918, Jean-Charles Harvey est publicitaire pour le compte d’une entreprise de machinerie agricole de Montmagny. La faillite de cette dernière inspire son premier roman, Marcel Faure, publié en 1922. Cette année-là, Harvey retourne au journalisme comme chroniqueur parlementaire au Soleil de Québec ; il y sera nommé rédacteur en chef en 1927.
Il perd son poste en 1934 après que son roman Les Demi-Civilisés fut mis à l'index par le cardinal Rodrigue Villeneuve. Le premier ministre québécois Louis-Alexandre Taschereau lui offre alors le poste de directeur du Bureau de la statistique de la province, dont il est démis deux ans plus tard, après que Maurice Duplessis eut pris le pouvoir. Il décide alors de fonder un hebdomadaire, Le Jour, qui survit jusqu'en 1946 en dépit de la censure épiscopale.
Harvey se tourne quelques années plus tard vers la radio : il est commentateur de nouvelles à la station radiophonique CKAC. À partir de 1956, il est directeur technique du Petit Journal, dans lequel il signe également des éditoriaux. En 1962, il fait paraître son ouvrage Pourquoi je suis antiséparatiste. En 1966, âgé de 76 ans, il occupe le dernier poste de sa longue carrière : il commente l’actualité à la radio de CKAC.
Source: Francoidentitaire, Québec. [EN LIGNE] Consulté le 20 septembre 2015.
Résumé de carrière de l'auteur
Jean-Charles Harvey est né en 1891. Sa vie d'homme sera principalement marquée par le journalisme. Il travaillera pour La Patrie, La Presse et le Soleil de Québec. Son roman Les demi-civilisés subit les foudres du cardinal Villeneuve, qui met l'oeuvre à l'index. Harvey doit quitter le journalisme.
L'écrivain meurt à Montréal en 1967.
Résumé de carrière
Jean-Charles Harvey est né à La Malbaie, le 10 novembre 1891. Il a passé une partie de sa petite enfance dans le Massachusetts avec sa famille, avant de revenir dans le comté de Charlevoix, à Saint-Irénée, où il a fait ses études primaires. En 1905, il entreprend ses études collégiales au Séminaire de Chicoutimi. Il entre ensuite au noviciat des jésuites où il prononce ses vœux en 1910. Mais il quitte les ordres en 1915 et s'inscrit à la Faculté de droit de l'université Laval à Montréal.
Sn vie d'homme sera principalement marquée par le journalisme. Sa carrière débutera à La Patrie,se poursuivra à LaPressede 1918 à 1922, puis au Soleil de Québec, dont il sera le rédacteur en chef de 1927 à 1934. Il dirigera aussi Le cri de Québec,l'organe officiel des jeunes libéraux, où il signera des articles vigoureux sous divers pseudonymes dont «Benjamin Doré», «Sapho» et «Un Sauvage».
Lié au journal Le Soleil, porte-parole du parti au pouvoir sous la direction de Louis-Alexandre Taschereau, Jean-Charles Harvey restera inquiétant pour la haute hiérarchie libérale. Le journaliste n'a jamais été tendre envers les hommes politiques ni complaisant envers les bien-pensants. Il était plutôt impatient de voir des changements d'ordre politique et social redonner enfin au paysan canadien-français le respect de toute la société canadienne. Il reniera plus tard ses idées contre l'impérialisme canadien.
Écrivain, Jean-Charles Harvey a d'abord publié des nouvelles dans La revue moderne.Ayant publié un volume de critique littéraire, il a reçu en 1928 la médaille d'officier de l'Académie française. En 1929, on lui donne le prix David pour un recueil de contes et de nouvelles, L'homme qui va...
Quand il fait paraître son roman Les demi-civilisés,il subit les foudres du cardinal Villeneuve, qui met l'œuvre à l'index. Harvey doit quitter le journalisme. On lui offre la direction du Bureau de la statistique. Il perdra cet emploi trois ans plus tard et fondera le journal Le Jour qu'il dirigera jusqu'en 1946. Il passe ensuite comme journaliste à Radio-Canada, puis à CKAC, en 1951. Il devient, en 1953, directeur et chroniqueur du Petit-Journal et de Photo-Journal. Il meurt à Montréal le 3 janvier 1967.
Source: Les Éditions de l'Homme, Une société de Québecor Média. [EN LIGNE] Consulté le 20 septembre 2015.
Dernière mise à jour de cette page le dimanche 20 septembre 20159:37
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
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