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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
“La délinquance des adolescents” (1992) Introduction
Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Marc LE BLANC [Criminologue, professeur titulaire retraité, Faculté des arts et des sciences - École de psychoéducation, Université de Montréal.], «La délinquance des adolescents», in ouvrage sous la direction de Fernand Dumont, Simon Langlois et Yves Martin, Traité des problèmes sociaux. Chapitre 13, pages 279 à 300. Québec: Institut québécois de recherche sur la culture, 1994, 1164 pages. [Autorisation formelle accordée par l’auteur le 18 mai 2005].
Introduction
Au Québec, comme dans la plupart des pays du monde, le problème de la délinquance des adolescents est de taille. Il se manifeste avec une prévalence élevée dans la population adolescente et avec une chronicité certaine chez les jeunes délinquants. C'est un problème urgent parce que les adolescents délinquants d'aujourd'hui infligent non seulement un tort inestimable à leurs victimes, mais, en plus, ils seront les adultes criminels de demain et de futurs parents. C'est également un problème difficile parce que de multiples facteurs sociaux et personnels interagissent pour la soutenir. Définissons d'abord certains termes avant de décrire le phénomène de la délinquance et la nature de la conduite délinquante au cours de l'adolescence.
Ce texte est construit autour d'une définition légale. Il s'agit de la définition que propose la Loi sur les jeunes contrevenants adoptée par le Parlement canadien en 1982 et appliquée dans ses grandes orientations depuis 1979 au Québec. La délinquance y est définie comme une infraction au Code criminel canadien et aux statuts fédéraux; c'est un champ spécifique d'activités qui mettent en danger l'intégrité de la personne et de ses biens. Comme l'a fait la Commission Charbonneau [1], le terme de délinquance, dans ce texte, inclut aussi les infractions aux lois et règlements, que ceux-ci soient provinciaux ou municipaux: à savoir, des conventions sociales relatives à la conduite d'un véhicule à moteur, à la fréquentation de l'école et des débits de boisson, à la vie publique, etc., et qui s'appliquent à l'ensemble de la population ou uniquement aux adolescents.
Une définition légale de la délinquance a plusieurs avantages, dont la clarté et le consensus social [2] et, en particulier, elle attire l'attention sur des gestes spécifiques plutôt que sur des états de la personne, ces derniers constituant le domaine de la Loi sur la protection de la jeunesse. Ainsi, entre le milieu des années 1970 et le milieu des années 1980, le Québec a expérimenté des changements majeurs quant à la définition de la délinquance. Au départ, la délinquance des mineurs était englobante; dans le cadre de la Loi sur les jeunes délinquants, datant de 1908, elle permettait de déclarer délinquante toute personne de sept à dix-sept ans qui manifestait n'importe laquelle des formes d'inadaptation, même les moins nocives comme les relations sexuelles entre adolescents consentants. Ensuite, elle a fait l'objet d'une définition plus limitée dans le cadre de la Loi sur la protection de la jeunesse de 1977; il s'agissait des infractions au Code criminel et des infractions aux lois et règlements des adolescents de quatorze à dix-huit ans. Enfin, la définition a été départagée avec la complémentarité de la Loi sur les jeunes contrevenants de 1982, qui traite des infractions au Code criminel et aux statuts fédéraux des adolescents de douze à dix-huit ans, et la révision de la Loi sur la protection de la jeunesse, à la même époque, qui se limite aux situations, à l'exclusion de la délinquance, qui mettent en danger la sécurité et le développement des enfants de zéro à dix-huit ans.
En conséquence de l'adoption d'une définition légale de la délinquance, le terme d'adolescent se réfère à la période entre douze et dix-huit ans. Se concentrer sur l'adolescence est tout à fait raisonnable parce que la participation et la fréquence de la quasi-totalité des crimes atteignent leur sommet au cours de cette période (les exceptions étant le meurtre, le viol et la fraude [3] ). Toutefois, il arrivera de déborder l'adolescence pour traiter de la latence, la période entre neuf et douze ans, et de la jeunesse, la période entre dix-huit et vingt-cinq ans, parce que les antécédents et les conséquences de la délinquance des adolescents y sont particulièrement significatifs.
Ce texte comprend deux grandes sections. Une première section traite du phénomène de masse: niveau, évolution et explication de la délinquance des adolescents au Québec. La seconde section aborde l'analyse de la conduite délictueuse des individus, son développement et les facteurs qui l'alimentent.
[1] J.-P. Charbonneau, Rapport de la Commission parlementaire spéciale sur la protection de la jeunesse, Rapport et annexes, Québec, Éditeur officiel du Québec, 1982.
[2] Voir la discussion plus élaborée de M. Fréchette et M. Le Blanc, Délinquances et délinquants, Chicoutimi, Gaëtan Morin, 1987.
[3] Voir: M. Le Blanc et M. Fréchette, Male Criminal Activity, from Childhood through Youth: Multilevel and Developmental Perspectives, New York, Springer-Verlag, 1989.
Dernière mise à jour de cette page le Lundi 11 juillet 2005 14:25 Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
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