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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Raymond Lemieux, “Cherchez l'objet ou la question de l'éthique dans le champ religieux.” Un article publié dans la revue RELIGIOLOGIQUES, no 9, printemps 1994, 22 pp. Montréal: UQÀM. [Autorisation formelle accordée par l’auteur le 28 août 2006.] Introduction Les grandes questions qui ont agité les cercles intellectuels intéressés au monde religieux, depuis le dix-neuvième siècle, ont été de deux types. Premièrement, elles ont concerné la nature et les fonctions du religieux Michel Despland a pu en colliger quarante définitions dans son livre sur La religion en Occident (1979). Deuxièmement, elles ont interrogé la méthode. C'est à ce niveau second (non seulement dans l'histoire mais dans la logique de la recherche) que nous allons nous intéresser ici. Nous entendons par «méthode» la construction de la distance entre un chercheur et son objet. Il ne s'agit donc pas d'abord de techniques de recherche, mais d'une position interprétative qui joue non seulement a posteriori, une fois qu'on est en présence d'une documentation, mais a priori, dans la cueillette même de cette documentation. Les deux types de questions d'ailleurs, nature de l'objet et organisation de la distance, sont tout à fait interdépendants. L'être humain est ainsi fait qu'il ne voit que ce qu'il veut bien voir: il peut toujours fermer les yeux ou tourner le dos à la réalité. La méthode quel que soit le type de connaissance auquel on aspire, scientifique ou autre , génère ce que l'on voit, donc l'objet tel qu'il se livre à la connaissance. Elle dépend évidemment de ce que l'on veut voir. Dans le champ religieux comme dans tous les autres domaines des sciences de l'humain, cela génère certes une multitude de conflits des interprétations. Il ne faut pas s'en scandaliser, on trouve là plutôt une condition structurale de la connaissance: c'est dans la mesure où un savoir ne répond pas à toutes les questions qu'on cherche à l'améliorer. La satisfaction au contraire, en science comme en mystique, arrête la quête. Elle transforme les intellectuels en fonctionnaires, et fait de l'intelligence un simple adjuvant des idéologies ou, si on préfère, de l'ordre institué. L'insatisfaction pousse à la recherche. Elle porte la quête humaine aux frontières de l'imaginaire, là où la vérité n'est pas un acquis mais un à-venir.
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