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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Vincent Lemieux, ““Le positionnement des partis dans les débats sur l’avenir politique du Québec”. Un article publié dans l'ouvrage sous la direction de Réjean Pelletier, Guy Laforest et Vincent Lemieux, Le Québec et la restructuration du Canada, 1980-1992 : enjeux et perspectives, chapitre 13, pp. 265-279. Québec: Éditions du Septentrion, 1991, 312 pp. [Autorisation de l'auteur accordée le 13 août 2004 de diffuser toutes ses publications.] Introduction Pour bien comprendre l'action des partis dans les débats sur l'avenir du Québec, il est utile de concevoir ces organisations comme poursuivant une triple finalité dans le cadre d'une finalité générale qui est de participer de la façon la plus avantageuse possible à la direction du système politique, c'est-à-dire à la gouverne des affaires publiques. Les partis doivent se donner pour cela une identité dans leur composante interne faite d'adhérents, de la représentativité dans leur composante publique faite d'électeurs, et de l'autorité dans leur composante gouvernementale faite d'intervenants intra-sociétaux ou extra-sociétaux. Autrement dit, pour participer efficacement à la direction du système politique les partis doivent contrôler selon leurs préférences les intervenants dans leur composante gouvernementale, les électeurs dans leur composante publique et leurs adhérents dans leur composante interne [1]. La recherche et l'exercice du contrôle peuvent être conceptualisés au moyen des notions d'alliance, de rivalité et de neutralité, de façon conforme d'ailleurs aux préoccupations des acteurs partisans et des autres acteurs engagés dans l'action politique. Pour les acteurs politiques, en effet, le monde est fait d'alliés, de rivaux et de neutres. C'est par le maniement des liens politiques d'alliance, de rivalité et de neutralité que les acteurs partisans cherchent à exercer du contrôle, c'est-à-dire à rendre leurs préférences efficaces dans la poursuite de leurs finalités internes, publiques ou gouvernementales. Ajoutons que les liens politiques s'établissent entre des entités qui se trouvent à différents niveaux et qui, à un niveau donné, sont en intersection ou non l'une avec l'autre. Ainsi le Québec est inclus officiellement dans le Canada, mais le gouvernement du Québec n'est pas inclus dans le gouvernement central à Ottawa. Le Parti libéral du Québec et le Parti québécois ne sont pas en état d'intersection, mais ils ont des députés qui sont inclus les uns et les autres dans l'Assemblée nationale, etc. Dans l'étude des liens politiques il importe de distinguer les niveaux, ce qu'illustre bien la maxime qui dit : « Moi contre mon frère ; mon frère et moi contre mon cousin ; mon cousin, mon frère et moi contre l'étranger ». Le positionnement des partis, tel que nous l'entendons, consiste dans le maniement des liens politiques en vue du contrôle. Le début des années 1990 et les débats sur l'avenir politique du Québec qui s'y sont produits fournissent, à cet égard, une riche matière à l'étude du positionnement des deux principaux partis du Québec, le Parti libéral et le Parti québécois. Nous allons étudier ce positionnement pour en montrer le caractère systémique et stratégique à la fois, de façon à mieux comprendre l'action présente et éventuelle des partis dans les débats sur l'avenir politique du Québec. Dans la dernière section du chapitre nous proposerons quelques scénarios ayant trait à la prochaine consultation populaire au Québec, élection ou référendum. [1] Le cadre conceptuel utilisé dans ce chapitre s'inspire de notre ouvrage, Systèmes partisans et partis politiques (Sillery, Presses de l'Université du Québec, 1985), ainsi que d'un ouvrage en préparation sur le Parti libéral du Québec au vingtième siècle. Pour ne pas alourdir le chapitre, nous l'avons rédigé sous la forme d'un essai plutôt que sous la forme d'un article scientifique avec références à l'appui.
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