[13]
SYSTÈMES PARTISANS ET PARTIS POLITIQUES
Avant-propos
Ce livre est destiné à un vaste public et en particulier aux étudiants des collèges et des universités. Il initie de façon comparative aux différents aspects des partis et des systèmes partisans, à partir d'une idée directrice présentée dès le premier chapitre. Essentiellement, les systèmes partisans cherchent à contrôler les mandats d'autorité dans le système politique. Différents aspects de ce contrôle permettent de définir les types de systèmes partisans et de partis, leurs composantes, leurs fonctions et leurs transformations. Ils permettent aussi d'évaluer les systèmes partisans et les partis.
Même s'il ne s'agit pas d'un ouvrage savant, la démonstration peut comporter à l'occasion quelques difficultés dues à l'emploi d'un vocabulaire inhabituel pour le lecteur, ou encore au caractère quelque peu abstrait de certains développements. Pour faciliter la compréhension, on retrouve des tableaux et des graphiques dans à peu près tous les chapitres.
Les chapitres sont au nombre de quatorze, ce qui correspond à peu près au nombre de semaines d'une session, à l'université ou au collège. Le déroulement des chapitres ne suit pas un ordre parfaitement linéaire, mais il n'est pas arbitraire. Au début de [viii] chacun des chapitres, sauf le premier, on indique ce qu'on veut démontrer principalement. De nombreux ouvrages sont cités en cours de route, en indiquant le nom de l'auteur, l'année de parution, et s'il y a lieu les pages concernées (par exemple : Duverger, 1951 : 178-179). De plus, à la fin des chapitres, après un résumé thématique, les ouvrages les plus pertinents, parmi ceux qui touchent au sujet traité, sont recommandés.
L'introduction comporte deux chapitres préalables aux principaux développements de l'ouvrage. Le premier chapitre rappelle les contributions importantes à l'étude des partis et des systèmes partisans et identifie trois grandes questions qui ont été posées sur les partis. Le chapitre propose enfin une perspective unificatrice centrée autour de l'idée de contrôle des mandats d'autorité dans le système politique.
Le deuxième chapitre complète l'introduction en développant une approche systémique des partis et des systèmes partisans. Les positions occupées par les partisans dans chacune des trois composantes sont définies, ainsi que les rapports fonctionnels entre les composantes. Le chapitre précise aussi les concepts de contrôle, de variété et de contrainte qui seront employés aussi bien pour l'étude des composantes que pour celle des fonctions.
La première partie de l'ouvrage porte sur les types de systèmes partisans. Le chapitre 3 commence par une présentation et une discussion des typologies existantes, après quoi nous présentons notre propre typologie fondée sur trois critères se rapportant au contrôle des mandats d'autorité gouvernementale par les partis.
Le chapitre 4 a pour objet l'une des deux grandes catégories de systèmes partisans, les systèmes monopolistes, où un parti contrôle à lui seul, durant une longue période, la direction du gouvernement. À l'intérieur de cette catégorie générale, la distinction est faite entre les systèmes unipartistes et les systèmes quasi unipartistes ou à parti prédominant.
Le chapitre 5 présente l'autre grande catégorie des systèmes partisans, celle des systèmes compétitifs. Dans ces systèmes, le contrôle du gouvernement est le fait de plus d'un parti, que ce soit de façon simultanée ou de façon successive. Parmi les systèmes compétitifs, nous distinguons les systèmes pluripartistes, dont le bipartisme, et les systèmes multipartistes.
[ix]
La deuxième partie de l'ouvrage porte sur les différentes composantes des partis, d'un point de vue structurel. Le chapitre 6 est consacré à la composante interne. Dans la perspective de la contrainte et de la variété, on peut distinguer les partis qui sont plutôt centrés de ceux qui sont plutôt décentrés.
La composante publique fait l'objet du chapitre 7. Le trait pertinent quant à la contrainte et à la variété dans les relations de contrôle réside ici dans le caractère plutôt intensif ou plutôt extensif des contrôles sur les publics.
Dans la composante gouvernementale, qui est traitée au chapitre 8, c'est le caractère programmatique ou opportuniste des relations de contrôle qui apparaît pertinent, du point de vue de la contrainte et de la variété.
Les contrôles des partis sont donc centrés ou décentrés, intensifs ou extensifs, programmatiques ou opportunistes. Dans le chapitre 9, nous proposons une théorie qui consiste à expliquer la caractéristique des composantes par l'ordre d'importance des contrôles exercés par ces composantes les unes sur les autres.
La troisième partie est consacrée aux fonctions des partis. Le chapitre 10 porte sur les fonctions de sélection, c'est-à-dire sur les conséquences qu'ont les orientations venant de la composante interne auprès des composantes publique et gouvernementale des partis.
Dans le chapitre 11 ce sont les fonctions de représentation qui sont étudiées. Il s'agit des conséquences sur les composantes interne et gouvernementale qu'ont les médiations exprimées par les représentants partisans.
Le chapitre 12 a pour objet les fonctions de gouverne. Celles-ci s'expriment par les prescriptions des gouvernants auprès de la composante interne et de la composante publique.
La conclusion de l'ouvrage comporte deux chapitres, l'un sur les transformations et l'autre sur l'évaluation des systèmes partisans et des partis. Le chapitre 13 explore les différentes voies selon lesquelles se transforment les partis et les systèmes partisans. Les facteurs de changement peuvent venir de l'environnement sociétal, du système politique ou du système électoral.
L'évaluation des systèmes partisans et des partis, qui est abordée au chapitre 14, est conduite à l'aide d'un schéma systémique, [x] assez courant en recherche évaluative. Elle est centrée autour de la problématique de la variété et de la contrainte qui aura été présente, en somme, dans chacun des chapitres de cet ouvrage.
Ce livre est un premier effort d'intégration qui devra sans doute être repris et amélioré. L'auteur recevrait avec reconnaissance toute suggestion que pourraient lui faire professeurs, étudiants ou autres lecteurs, ou utilisateurs, en vue d'améliorer les éventuelles rééditions de l'ouvrage.
Déjà, des collaborations indispensables ont rendu possible cette première édition. L'ancien directeur des PUQ, Jean-Marc Gagnon, m'a pressé amicalement de composer ce livre. J'ai aussi trouvé chez Fernand Grenier, le directeur actuel des PUQ, et chez son adjointe, Patricia Larouche, tout le soutien nécessaire à la réalisation de l'ouvrage. Mes propos sur les partis ont été testés et améliorés dans plusieurs éditions d'un cours donné aux étudiants de science politique de l'Université Laval. Je remercie tout particulièrement l'un de ces étudiants, Pierre Martin, qui m'a aidé de façon très intelligente à préparer la bibliographie et l'index qui se trouvent à la fin de l'ouvrage.
|