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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Vingt-cinq ans de syndicalisme universitaire. Éléments d’histoire et enjeux actuels. (1996)
Table des matières


Une édition électronique réalisée à partir du livre Vingt-cinq ans de syndicalisme universitaire. Éléments d’histoire et enjeux actuels. Recueil préparé à l’occasion du 25e anniversaire du SPUQ par Georges Le-roux et André Vidricaire. Montréal : SPUQ, 1996, 205 pp. Collection: “Analyses et discussions”, cahier no 5. [MM. Georges Leroux, André Vidricaire et Louis Gill nous ont confirmé respectivement les 18 et 19 mai 2024, leur autorisation de diffuser en libre accès à tous ce livre dans Les Classiques des sciences sociales. Le 2 juillet 2024, la secrétaire générale du SPUQ, Mme Catherine Gosselin, nous confirmait l'autorisation du SPUQ de la diffusion en libre accès à tous de ce livre dans Les Classiques des sciences sociales.]

[9]

Vingt-cinq ans de syndicalisme universitaire.
Éléments d’histoire et enjeux actuels.

Avant-propos


L’université québécoise, quelque trente ans après le rapport Parent et un quart de siècle après la création du réseau de l’Université du Québec, se trouve aujourd’hui à un nouveau carrefour. Sans doute la remise en cause de nos façons de faire a-t-elle été accélérée par la crise des finances publiques qui nous force à revoir ce que nous avons mis en place au temps d’une plus grande aisance financière, laquelle, pour ce qui nous concerne, ne fut toutefois jamais opulence.

Mais cet exercice aurait vraisemblablement été nécessaire même en dehors de ces contraintes. Au cours des dernières années, on a pu déceler à de nombreux signes qu’il était temps de réexaminer à la lumière de la mission fondamentale de l’université dans la société, les pratiques qui s’y sont développées. Notons au passage, en vrac, quelques-uns de ces signes : la bureaucratisation croissante des administrations universitaires ; la désertion des professeures et professeurs des postes de direction au profit de gestionnaires de carrière, dont le séjour dans les salles de cours remonte, la plupart du temps, très loin en arrière ; la survalorisation de la recherche subventionnée ou commanditée au détriment de la recherche libre et de la pensée critique ; la dévalorisation de l’enseignement et tout particulièrement de l’enseignement de premier cycle. Il s’avère donc urgent de prendre en main boussoles et compas et de remettre le cap sur les véritables finalités de l’université.

Il est intéressant de constater que c’est à un moment charnière dans l’évolution de l’université au Québec, il y a vingt-cinq ans, que s’est amorcé le processus de syndicalisation des professeures et professeurs. Une véritable histoire du syndicalisme universitaire et de l’université québécoise permettra un jour d’identifier les raisons profondes qui sont à l’origine de ce mouvement, mais il y a fort à parier que la bureaucratisation des établissements universitaires et la perte de pouvoir des professeures et professeurs, qui ont la responsabilité première de [10] la réalisation de la mission universitaire, en sont l’une des causes premières.

La question de la mission universitaire, de même que d’autres enjeux liés à la profession, furent d’ailleurs présents dès les premières heures dans la réflexion militante des universitaires syndicalistes. Et cette préoccupation, depuis quelques années, se fait d’autant plus pressante que la notion même d’université tend à se diluer dans le discours technocratique de la rentabilité, de l’efficience et des indicateurs de performance. À vouloir appliquer à l’université le modèle industriel, on court le risque majeur de la transformer en entreprise consumériste où professeures et professeurs sont là pour satisfaire la clientèle et non pour entrer dans un rapport pédagogique complexe avec des étudiantes et étudiants en vue de les amener à acquérir une formation véritablement universitaire.

*   *   *

Le vingt-cinquième anniversaire du SPUQ est l’occasion pour nous, à l’heure où se préparent des changements importants dans notre université, touchant entre autres sa haute direction, de nous situer par rapport à quelques-uns des enjeux majeurs qui entourent la réalisation de la mission universitaire. Le présent numéro d’Analyses et discussions se veut donc une contribution au débat sur l’avenir de l’université, et plus particulièrement de notre université, ainsi que sur la place du syndicalisme universitaire, au cœur même de ce débat.

Les points de repère historiques qui y sont présentés témoignent de l’enracinement de notre action, en même temps que de l’actualité parfois étonnante des analyses menées dans le passé et des actions auxquelles elles ont donné lieu. Ils nous offrent en même temps des instruments qui nous permettront de fonder les choix difficiles à venir sur une vision mieux ancrée dans notre propre histoire. Enfin, l’éclairage prospectif de certains des articles de ce numéro suggèrent des pistes fort intéressantes pour nous aider à nous situer et à orienter notre action pour les années à venir.

[11]

Par dessus tout, ce numéro d’Analyses et discussions, de même que le numéro spécial du SPUQ-Info, produit à l’occasion de cet anniversaire, de même aussi que le cahier spécial du Devoir des 9 et 10 mars, témoignent de la vigueur du syndicalisme universitaire en ces années difficiles. Nous nous en réjouissons.

Simone Landry, présidente

[12]



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mardi 2 juillet 2024 12:33
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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