M. le Président, 

Mesdames, Messieurs, 

En consultant la liste des éminents conférenciers qui, dans le passé, ont donné tant d'éclat à ces soirées d'action intellectuelle, je me suis demandé quel trait commun pouvait bien me valoir l'honneur de succéder aux Montpetit, aux Groulx, aux Pâquet, aux Lamarche, aux Villeneuve et aux autres. Pour le plus grand bien de leur réputation et de ma modestie, je n'en ai pu trouver aucun. 

Mais peut-être a-t-on jeté les yeux sur moi pour un motif particulier ? Quel avantage pourrais-je donc avoir que ceux-là ne puissent posséder ? Peut-être quelque chose qu'ils avaient.... mais que la vie leur a enlevée, hélas ! bien malgré eux ? Et j'ai conclu : les jeunes de l'A.C.J.C. ne m'ont appelé ici que parce que je suis de leur génération. Dès lors, cet appel devenait une Invite à leur parler de leurs problèmes, des problèmes de notre jeunesse intellectuelle. Refuser, c'eût été les trahir et me trahir moi-même, comme aussi me priver d'une des plus grandes joies de ma vie. 

Jeunes intellectuels canadiens-français. c'est donc comme l'un des vôtres que Je viens, en ce moment, vous entretenir de nos devoirs, du plus pressant de tous nos devoirs.