Présentation de la thèse
par
Jacques Guilhaumou.
Directeur de recherche émérite CNRS, UMR « Triangle », ENS Lyon
Courriel: [email protected].
Francine Mazière,
Professeure émérite, Université Paris 13, UMR « H.T.L. » Paris 7
Courriel: [email protected].
Régine Robin
Professeure émérite, Université du Québec à Montréal.
Courriel: [email protected].
La thèse de 3ème cycle de Denise Maldidier, «Analyse linguistique du vocabulaire politique de la guerre d’Algérie d’après six quotidiens parisiens », a pu être numérisée par Françoise Dufour grâce l’accueil de Jean-Marie Tremblay, que nous remercions vivement, et grâce à l’aide financière de la famille de Denise, très impliquée, et d’amis et collègues, sans lesquels nous n’aurions rien pu entreprendre : J. Authier, A. et J. Bidet, S. Branca-Rosoff, F. Gadet, J.-L. Lecercle, J. Léon, S. Moirand, M.-A. Paveau, M. Plon, P. Sériot.
Denise Maldidier disait que sa thèse, en l’état, n’était pas achevée, et pourtant nous avons décidé de la mettre à disposition des chercheurs. Ce n’est pas simple hommage rendu à une amie et chercheuse d’une grande rigueur et subtilité, c’est un engagement épistémologique.
Les années 1969-70 sont un moment historique, un moment de fondation de l’analyse du discours par une prise en compte de sa matérialité. Pêcheux par la sémantique (AAD 69), Maldidier par la grammaire et, singulièrement, la syntaxe et l’énonciation (la thèse et les articles du colloque de Saint Cloud), Foucault par une certaine approche de l’archive (Archéologie du savoir) œuvrent à une nouvelle configuration au sein de ce qui est perçu actuellement comme le domaine disciplinaire des idées linguistiques. La notion de « geste de lecture » que formuleront Maldidier et Guilhaumou, sera alors une prise en compte des contraintes d’écriture introduites par ce nouvel horizon de la matérialité discursive.
Ce premier travail manifeste donc déjà (ce sera la grand apport de Denise Maldidier) l’importance de l’histoire des idées linguistiques dans le champ de l’analyse de discours, et l’importance d’une histoire de l’AD.
D’un autre ordre est la singularité des méthodes d’écriture de cette thèse. Jamais les tableaux (il y en a 28) n’avaient été publiés. Or ils sont totalement originaux : un art, une technique, et une invention d’analyse. Ils manifestent la concomitance des oppositions et des évolutions. Pour la mise en ligne, il a fallu trouver comment plier la machine informatique à cette reproduction de subdivisions verticales et horizontales, introduire la couleur pour faire ressortir les indications par lettres et signes, inscrites dans les cases, ou parallèlement, comme c’est le cas pour les désambiguïsations. Ces tableaux, à la fois synthèses d’usages et combinatoires des réductions de l’analyse, sont une mise en scène des matérialités discursives, en mouvement, dans les différences de leurs formes et de leurs interprétations.
Ceci explique que nous donnions le scann des tableaux « faits main » dans le PDF du manuscrit de la thèse joint à l’édition électronique.
Deux liens sont proposés : vers la bibliographie complète de Denise Maldidier, et vers un article paru dans Guerre d’Algérie, les mots pour la dire (CNRS éditions) que l’organisatrice du colloque, Catherine Brun, nous a autorisés à reproduire. Nous voulions ainsi manifester que cette thèse théoriquement pionnière avait aussi eu la hardiesse de mettre en analyse un événement récent aussi capital que la guerre d’Algérie.
Jacques Guilhaumou
Francine Mazière
Régine Robin
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