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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Ernest-Marie Mbonda [Faculté de philosophie, Université catholique d’Afrique centrale, Yaoundé, Cameroun, Centre d’études et de recherches sur la justice sociale et politique], “Mondialisation et justice: peut-on faire de la justice globale un impératif catégorique ?”. Un article publié dans l’ouvrage sous la direction de Josiane Boulad-Ayoub et Luc Bonneville, Souverainetés en crise, pp. 421-450. Collection: Mercure du Nord. Québec: L'Harmattan et Les Presses de l'Université Laval, 2003, 569 pp. [Le Dr Mbonda nous a gracieusement autorisé le 17 mai 2005 à diffuser ce texte.] Introduction Il est devenu un lieu commun d'interpréter la mondialisation, du moins dans sa dimension économique, comme étant une internationalisation du libéralisme et de l'économie de marché. Si la mondialisation a de fait accru l'interdépendance entre les hommes, il s'agit principalement d'une interdépendance concurrentielle, régie par une raison calculatrice, déterminée par le souci de maximisation, par chaque partenaire, de ses intérêts particuliers. La grande société libérale qu'est devenu le monde avec la mondialisation n'est en fait qu'une vaste association d'acteurs engagés dans des réseaux d'interaction susceptibles de leur procurer le maximum possible de richesses. Et dans la mesure où ces interactions supposent des partenaires ayant des rapports plus ou moins symétriques dans le mécanisme des échanges, les personnes et les sociétés n'ayant pas grand-chose à proposer semblent irrémédiablement condamnées à la marginalisation. Le problème que pose alors ici l'idée d'une justice globale consiste à savoir s'il est possible de soumettre les acteurs de la mondialisation à des obligations relatives à une redistribution « équitable » des produits de leurs activités, notamment au bénéfice de ceux qui sont incapables de rentrer dans le jeu concurrentiel des échanges mondialisés. Exprimé autrement dans un contexte de rapports asymétriques entre les individus et les sociétés qui composent le village planétaire, est-il possible et légitime d'imposer une sorte d'impératif catégorique, manière kantienne, à ceux des acteurs qui possèdent le plus de ressources, exigeant qu'ils en fassent bénéficier à ceux qui ne possèdent rien ou qui en possèdent trop peu ? Examiner les conditions de légitimité rationnelle d'un tel impératif, telle est la tâche à laquelle ce papier ambitionne de se livrer. Il faudrait, par conséquent, pouvoir justifier au moins formellement et analytiquement l'inspiration kantienne qui guide toute la réflexion. Puis, passant en quelque sorte de l'analytique au synthétique, il faudrait examiner les difficultés liées à l'application de l'idée d'impératif catégorique au problème de la justice globale, pour tenter de montrer, en prenant le contre-pied des analyses de certains auteurs, que ces difficultés ne sont pas si insurmontables qu'on le soutient.
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