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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Marc OUIMET, État de la criminalité au Québec en 2004: tendances et problématiques émergentes. [Version préliminaire] Document présenté à l’occasion d’une conférence offerte au colloque annuel de l’Association des directeurs de police du Québec, Manoir Richelieu, La Malbaie, 19 mai 2004, 32 pp. [Autorisation accordée par l'auteur le 11 septembre 2006] Introduction Pour comprendre la situation criminelle actuelle de notre nation, il faut d’abord s’intéresser à l’évolution de la criminalité au cours des dernières décennies. Pour approfondir la démarche, il faut aussi être en mesure de connaître les facteurs associés à l'évolution de la criminalité, soit les variables qui ont influencé le taux de criminalité à la hausse et à la baisse à travers le temps. Après cet examen, nous serons en mesure d’identifier les problématiques criminelles émergentes. Le crime est un fait social important. Une bonne connaissance du volume de la criminalité, de ses formes et de son évolution est nécessaire à une variété de fins. D’abord, les données sur la criminalité sont utiles au législateur, qui pourra voir l’opportunité de créer de nouvelles infractions ou d’en modifier d’autres pour tenter de faire diminuer un type de comportement criminel qui poserait de plus en plus problème. Les données sur la criminalité permettent d’ailleurs d’évaluer l’efficacité de certaines lois, comme par exemple de vérifier si l’introduction d’une réglementation sur les armes à feu a contribué à faire diminuer le nombre de vols qualifiés. Les données sur la criminalité permettent aussi d’évaluer l’efficacité de programmes de prévention ou de nouvelles approches policières. Aussi, les données sur la criminalité permettent d’évaluer l’efficacité des corps policiers, soit en analysant l’évolution du volume de crimes, soit en analysant l’évolution du pourcentage d’incidents qui sont résolus. De manière plus générale, les données sur la criminalité intéressent les élus des villes, les décideurs politiques, les journalistes et aussi l’ensemble des citoyens. Ce texte traite des tendances de la criminalité au Québec entre 1962 et 2002. Nous avons sélectionné quelques infractions pour l’analyse, infractions soit particulièrement graves ou particulièrement fréquentes. Nous n’utiliserons pas les indicateurs classiques que sont les crimes de violence ou les crimes contre la propriété parce que ceux-ci sont trop hétérogènes pour l’analyse de tendance et comparative. La criminalité est mesurée par les statistiques criminelles, qui désignent le classement et décompte des infractions au Code criminel qui sont déclarées à la police ou connues d’elle. Ces statistiques sous-estiment l’ampleur de la réalité pour trois principales raisons : a) beaucoup d’infractions passent inaperçues, b) beaucoup d’actes criminels ne sont pas interprétés comme tels par la victime et c) beaucoup de victimes n’informent pas la police de leur expérience. Le taux de reportabilité est le concept qui désigne le pourcentage de crimes commis qui est connu de la police. Ce taux de reportabilité varie considérablement d’un type d’infraction à l’autre; il est très élevé pour les homicides et les vols de véhicules (environ 95%), élevé pour les introductions avec effraction (environ 70%), faible pour les agressions sexuelles et les voies de faits (environ 30%), très faible pour les fraudes et les méfaits (peut-être 5% ou 10%). Dans le cas des infractions relatives à la drogue ou à la prostitution, les statistiques mesurent alors le niveau d’activité policière dans ce domaine. Les statistiques criminelles, malgré leurs limites, permettent la comparaison dans le temps et l’espace puisque le taux de reportabilité des différents types d’infractions tend à être stable dans le temps ou l’espace. Ainsi, si le taux d’un crime augmente et qu’il n’y a pas de raison de croire que la reportabilité soit en cause, alors la fréquence réelle de l’infraction est réputée être en hausse. Il existe des statistiques alternatives qui sont basées sur des sondages de victimisation. Au Canada, ces sondages font partie de l’Enquête Sociale Générale et ont examiné la criminalité en 1988, 1993 et 1999. Toutefois, compte tenu d’un échantillonnage limité de ces sondages et de la rareté des crimes graves, ces sondages ne permettent pas de mesurer adéquatement l’évolution des violences.
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