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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Une édition électronique réalisée à partir de l'article d'Alice Parizeau, “Les droits de la jeunesse et le projet de loi C-192”. Un article publié dans la revue Criminologie, vol. 8, no 1-2, 1975, pp. 29-52. Numéro intitulé: “Délinquance juvénile au Québec”. Montréal: Les Presses de l'Université de Montréal. [Autorisation formelle accordée par M. Jacques Parizeau, économiste, ancien premier ministre du Québec, le 18 septembre 2006 de diffuser la totalité des publications de sa première épouse décédée.] Introduction Il n'est certainement pas original d'affirmer que la société canadienne a beaucoup évolué au cours de la dernière décennie. Il est fort intéressant cependant d'essayer de mesurer cette évolution en termes de changements législatifs. À cet égard, le Bill Omnibus de 1969 demeure on ne peut plus significatif. En effet, malgré l'opposition du puritanisme protestant et de l'approche moralisatrice, issue d'une certaine tradition catholique, le ministre de la justice de l'époque est parvenu à le présenter en Chambre et à le faire voter. Déjà, on peut voir là la preuve d'une évolution de la population canadienne en ce qui a trait à l'échelle des valeurs qu'elle est prête à défendre. En ce qui concerne la réaction à l'égard de la criminalité, on a l'impression d'assister à un accroissement du degré de permissivité ou à un recul de l'approche punitive, les deux formes de réactions, bien que difficilement mesurables, ayant des conséquences comparables. D'une manière générale, on peut prétendre donc que le bilan des cinq dernières années, en termes de réformes législatives, se solde par la décriminalisation de certains délits, dont l'homosexualité entre adultes consentants, l'abandon de la théorie du crime et du châtiment qu'illustre le fait de suspension de la peine capitale, et une progression vers l'optique de resocialisation, à l'opposé de celle de punition, qui se traduit dans des législations concernant notamment la libération sur parole, ou encore une plus large utilisation de la mesure de probation. Or, phénomène curieux, tout se passe comme si l'ensemble des politiques nouvelles ne devait toucher à la justice des mineurs. Comme si la société des adultes refusait d'assumer des risques, voire même remplir ses devoirs élémentaires à l'égard de la protection de leurs droits.
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