Quatrième de couverture
Le domaine des humanités se caractérise de curieuse façon par rapport aux autres domaines d’étude. Chez ces derniers, on prétend que les solutions viennent finalement à bout des problèmes.
Dans le domaine des humanités, ce sont les problèmes qui, semble-t-il, viennent à bout des solutions offertes, de temps à autre, par l'un ou l'autre des auteurs, d'où des controverses, sinon interminables, du moins non encore terminées à ce jour, peut-être parce que ces sujets sont inépuisables, plus souvent parce que l’étude de ces sujets n’est pas conduites avec la rigueur qu’exige la sagesse qu’on dit aimer : la philosophie.
Dans cette étude, on s’intéresse à l'expression : « La liberté des uns s’arrête là où commence la liberté des autres. » Elle est si souvent employée dans les conversations qu’il est rare de trouver quelqu’un qui, parmi nous, ne se l’est pas fait servir un jour ou l’autre, soit cette forme soit sous l’une de ses variantes. Pourtant, ce proverbe, i.e. cette locution censée exprimer une recommandation de sagesse, présente plusieurs difficultés, à tel point que Johann Wolfgang von Goethe écrivit : « Nul n’est plus esclave que celui qui se croit libre sans l’être. »
Dans les pages qui suivent, on conduit l’exploration d’une difficulté : on se concentre sur l’expression « là où », tout en examinant celles qui gravitent autour d’elle. Cette exploration est faite à la lumière d’une école de sagesse qui commence dans l’Antiquité grecque, avec Aristote, et se continue ensuite avec les aristotéliciens, comme Thomas d’Aquin (XIIIe siècle) et Jean Poinsot (XVIIe siècle), et ce, jusqu’à aujourd’hui.
Selon cette école de sagesse, l’expression : « La liberté des uns s’arrête là où commence la liberté des autres. » ne « vaut comme philosophie », i.e. comme sagesse savante, que si « elle est démonstrativement vraie » ; autrement, elle ne vaut que comme sagesse non savante, disons « populaire ».
ISBN: 978-2-921344-36-4 |