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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Kateri Tekakwitha et l’inculturation du catholicisme
chez les Autochtones d’Amérique du Nord (suite)
(2006)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Bernadette Rigal-Cellard, Rapport sur la Tekakwitha Conference, Seattle Juillet 2006. Kateri Tekakwitha et l’inculturation du catholicisme chez les Autochtones d’Amérique du Nord (suite). Enquête réalisée été 2006 grâce à une aide à la recherche du CEC (Centre Études Canadiennes) et du CLAN (Cultures et littératures d’Amérique du Nord) de l’Université de Bordeaux. [Avec l’autorisation de Mme Bernadette Rigal-Cellard accordée le 20 novembre 2007 de diffuser cet article dans Les Classiques des sciences sociales.]

Introduction

En 2005, j’avais effectué une étude de ce que j’appelle le « catholicisme katérien », c’est-à-dire le catholicisme des Indigènes nord-américains autour de la figure de Kateri Tekakwitha et j’avais articulé mon rapport autour de notre problématique de recherche sur « le cadre et les limites ». Mon enquête m’avait permis de rencontrer des membres du clergé indigène, des jésuites et des laïcs chippewa au Montana et au Canada : Manitoba, Ontario-Grands Lacs, et Québec. En juillet 2006 j’ai participé au grand rassemblement de ce clergé et des catholiques indigènes, la fameuse Tekakwitha Conference, en tant qu’observatrice et conférencière. [1] 

À l’origine, j’avais prévu de débuter par un court résumé de ces trois journées et demie, afin d’articuler mon étude autour de la notion de résistance, notre problématique actuelle. Toutefois, à la rédaction, je m’aperçus que cela me conduirait à reproduire quasiment mon plan de l’an dernier (l’encadrement, les cadres, les limites) et surtout que je serais obligée d’organiser artificiellement ma présentation du congrès pour jouer le jeu des trois parties, alors que son sens profond découlait de son déroulement spécifique, de sa chronologie, de sa mise en scène orchestrée de main de maître vers une finalité séculière et spirituelle, temporalité qu’il me fallait respecter. J’ai donc pris le parti d’énoncer rapidement les trois parties « résistance » puis de retracer l’évolution du congrès. 

Le titre Tekakwitha Conference vient de la bienheureuse Kateri Tekakwitha qui fut prise comme patronne d’un rassemblement organisé en 1939 à Fargo par le clergé catholique, et pour lui exclusivement, afin de repenser sa stratégie missionnaire en terres indiennes. Le succès fut tel (et les besoins aussi) que le congrès se pérennisa et s’institutionnalisa. Dans les années 70, les religieuses indigènes en forcèrent la porte et obligèrent le clergé romain à donner de plus en plus de place aux principaux intéressés, les catholiques tribaux eux-mêmes. Aujourd’hui, ceux-ci dirigent la Conférence institutionnelle au niveau national et gèrent la tenue du congrès annuel, objet de ma présente étude. S’il est évident que cette prise de pouvoir peut être qualifiée d’acte de résistance initial, d’autres axes de résistance régissent toujours l’ensemble et ne sont pas aussi évidents à définir qu’il y paraît. Ils constitueront ma première partie. Diverses informations techniques sur le congrès seront ensuite données, puis le déroulement du congrès fidèlement retracé. La dernière partie portera sur l’impact de la liturgie lors de ces journées. Auparavant quelques mots sur ma position de chercheuse à ce moment-là. 

Mon statut de Française passionnée par Kateri m’ouvrit bien des portes, les gens étant très flattés d’avoir une « lady from France » qui s’intéressait à leur communauté. Mon appartenance ou non à leur Église ne semblait pas poser de questions. Plusieurs vinrent spontanément me parler, une dame, Jean Raymond (une Walla Walla), dont le père venait de décéder, m’offrit le collier de ce dernier afin de transmettre son esprit d’amour. Elle le portait sur le bras depuis plusieurs heures afin de trouver la bonne personne, et j’en fus très honorée car nous ne nous étions pas rencontrées auparavant. Membre de la Tekakwitha Conférence depuis plusieurs années, je venais en participante et pas seulement en observatrice. Sister Kateri avait en outre décidé que mon travail, qu’elle connaissait, intéresserait les gens et m’avait confié deux ateliers, tâche séduisante certes, inconfortable toutefois puisque je me retrouvais à expliquer quelque peu universitairement les arcanes du procès en canonisation de leur Bienheureuse patronne, Kateri Tekakwitha, pendant une longue session de plus d’une heure et demie, et le lendemain, les problèmes soulevés en terre indienne non chrétienne par les activités de la Conférence. Bref, situation cocasse qui faisait que j’expliquais aux auditeurs de deux salles bondées d’où venait leur rassemblement, pourquoi ils étaient là, et les tensions que cela était censé provoquer à l’extérieur. Je pense ainsi avoir rempli au mieux mon contrat d’observation participante.


[1]    Je remercie tout particulièrement Sœur Kateri Mitchell, SSA, directrice de la Tekakwitha Conference et Sœur Elaine Caron, SSA, assistante administrative de la Conference pour leur aide et leur soutien constant au cours de ces années de recherche ; ainsi que Joan Staples-Baum, co-présidente du Comité organisateur et tous les nombreux participants qui m’ont prodigué des conseils et offert leurs témoignages.


Retour au texte de l'auteure: Bernadette Rigal-Cellard, Bordeaux 3. Dernière mise à jour de cette page le samedi 5 janvier 2008 14:09
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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