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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Le Québec en mutation (1973)
Introduction
Une édition électronique réalisée à partir du texte de Guy Rocher, Le Québec en mutation. Montréal: Les Éditions Hurtubise HMH ltée, 1973, 345 pp. Illustrations de Guy Gaucher. [Autorisation formelle réitérée par M. Guy Rocher, le 15 mars 2004, de diffuser cet article et plusieurs autres publications].
Introduction
Faut-il résumer en une formule l'image qu'offre le Québec contemporain? je choisis alors de dire qu'il présente par-dessus tout le spectacle d'une société qui se cherche à travers une difficile mutation. Au cours des dernières décennies, plus encore des dernières années, le Québec a été le théâtre de bouleversements qui ont modifié son profil d'une manière profonde. Il a connu et connaît encore des transformations d'une telle ampleur qu'on assiste au pas-sage d'un type de société à un autre. L'ancienne société traditionnelle, cléricale, repliée sur elle-même, cède le pas à une société post-industrielle, laïque, appartenant de plus en plus à la civilisation nord-américaine. C'est ce qui permet de dire que le Québec traverse à proprement parler une mutation d'espèce.
Ces changements sont plus frappants encore du fait qu'ils s'accompagnent d'une crise d'identité. Le Québec s'interroge sur sa personnalité collective, il est à la recherche d'une destinée qui serait cohérente avec son passé et qui mériterait d'être assumée dans l'avenir, il hésite entre différentes images de lui-même qu'on lui propose et dont aucune n'emporte encore l'adhésion générale.
Cette coïncidence entre la mutation du Québec et sa quête d'identité n'a rien d'accidentel : les deux mouvements sont historiquement interdépendants. Chacun prend appui sur l'autre en même temps que chacun reçoit une impulsion de l'autre.
Mais il ne suffit pas d'affirmer l'importance et la rapidité du changement survenu et de l'évolution en cours. Certaines distinctions s'imposent. On sait en effet qu'une société ne change pas en même temps dans toutes ses parties. Elle évolue, non pas comme une totalité, mais d'une manière brisée, par pièces détachées. Certains secteurs changent plus que d'autres; des professions, des régions, des groupes d'âge sont plus réceptifs aux innovations que d'autres; des strates sociales et des classes sont plus prêtes que d'autres à accepter le changement ou à y participer. Au surplus, les secteurs qui changent n'obéissent pas tous au même rythme d'évolution: certains connaissent des trans-formations rapides et radicales, d'autres affichent plus de lenteur, opposent une plus grande résistance à accueillir la nouveauté ou font montre d'une moins grande aptitude à assimiler l'innovation. Enfin, dans chacun des secteurs, on assiste à des poussées d'innovation suivies d'arrêts plus ou moins brusques; des périodes de régression succèdent à une trop rapide avance; des mouvements d'inquiétude ou même de panique naissent et grandissent; l'altitude prise provoque le vertige, entraînant le désir de freiner une montée qui coupe le souffle.
Il faudrait, pour analyser la situation d'une société comme le Québec, tenir compte de toutes ces distinctions à la fois. Rien n'est moins facile, cependant. Tout au plus peut-on se mettre en garde contre les demi-vérités ou les faussetés qu'on risque d'énoncer en ne parlant du changement de la société québécoise que d'une manière globale, sans faire quelques-unes des distinctions qu'on vient d'énumérer. Il faut, en particulier, chercher à reconnaître ce qui n'a pas changé aussi bien que ce qui a bougé, se demander quels ont été les secteurs de stabilité et quels sont ceux qui ont connu le mouvement, identifier les poches de résistance au changement tout autant que les forces d'action novatrice, discerner les périodes d'évolution et les moments d'arrêt.
Dernière mise à jour de cette page le samedi 28 décembre 201316:12
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cégep de Chicoutimi.
Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
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