Références
bibliographiques
avec le catalogue
En plein texte
avec GoogleRecherche avancée
Tous les ouvrages
numérisés de cette
bibliothèque sont
disponibles en trois
formats de fichiers :
Word (.doc),
PDF et RTF
Pour une liste
complète des auteurs
de la bibliothèque,
en fichier Excel,
cliquer ici.
Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Perspective sur la mémoire sociale de Maurice Halbwachs (1997) Introduction
Une édition électronique réalisée à partir de l'article de M. Paul Sabourin, Perspective sur la mémoire sociale de Maurice Halbwachs. Un article publié dans la revue Sociologie et sociétés, vol XXIX, no 2, automne 1997, pp. 139-161. Montréal: Les Presses de l'Université de Montréal. [M. Paul Sabourin est professeur de sociologie au département de sociologie de l'Université de Montréal.] [Autorisation formelle de diffuser cette uvre accordée le 30 janvier 2004 par lauteur].
Introduction
Durkheim fait venir la raison de la société, Halbwachs montre que la raison résulte de cette forme humaine que seule réalise et anime constamment l'existence sociale.
J.-Michel Alexandre « Introduction » à La Mémoire collective.
La mémoire dans son acception première a pour fonction d'inscrire les moments de l'existence dans une continuité. Continuité de l'espace, continuité du temps, continuité du regard qui rassemble et homogénéise les contenus sensibles et incorpore les événements qui s'y retrouvent. Dans ce premier sens, cette fonctionnalité de la mémoire semble se situer à l'opposé même de la vie contemporaine, qui donne à voir plus facilement l'hétérogène et le discontinu à travers les individus différenciés, les groupes humains identifiés, les activités, les lieux, les époques jusqu'aux moments et aux contextes qu'il y a lieu de discerner. Dans ses virtualités contemporaines, la mémoire apparaît évanescente, «fragmentée» voire «absente». Cette multiplicité de sens des représentations de la mémoire exprime son caractère problématique aujourd'hui comme hier, lors des moments d'intenses transformations sociales. La sociologie, comme mémoire de la vie sociale, aborde cette dualité ou antinomie perçue (1) entre les mémoires vécues et les formes institutionnalisées de la mémoire. Plus généralement, elle traite à la fois du continu et du discontinu de l'existence sociale, des régularités sociales et des changements sociaux avec les problèmes conceptuels que suppose la réarticulation de ces diverses «facettes du social» une fois distinguées. Maurice Halbwachs avait déjà très bien identifié cette difficulté conceptuelle dans La Morphologie sociale (1938): la socialisation est faite à la fois de continuité et de discontinuité, «de mémoire et d'oubli»; en somme, elle ne se conceptualise pas sous la forme d'un mécanisme social (2), mais bien comme un processus d'appropriation par les groupes sociaux de leur existence. Pour cette raison, la socialisation suppose la présence de la mémoire et suscite l'élaboration d'une théorie de la socialisation fondée sur une sociologie de la mémoire.
Notes: (1) Plusieurs travaux de Fernand Dumont font état de cette «double antinomie» entre mémoires vécues et mémoires institutionnalisées. Voir à ce sujet notamment «Structure d'une idéologie religieuse», Recherches sociographiques, 1960, vol. 1, no 2, pp. 161-189, «L'Institution de la théologie»: essai sur la situation du théologien, Montréal, Fides, 1987, Le Lieu de l'homme: la culture comme distance et mémoire, Montréal, Éditions H.M.H., 1969, L'Avenir de la mémoire, Québec, Nuit Blanche Éditeur, 1995.
(2) «Mais, d'autre part, quelle vie proprement sociale attribuer à un groupe, si, derrière les unités rassemblées, telles qu'elles tombent sous les sens, nous n'atteignons pas des pensées, des sentiments, surtout l'idée de l'organisation qui les unit? Parlerions-nous (peut-être à tort) de sociétés de fourmis, si elles n'étaient pour nous que des éléments mécaniques, des animaux-machines?» (Halbwachs (1938), 1970.)
Dernière mise à jour de cette page le Mercredi 21 avril 2004 21:46 Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
La vie des Classiques des sciences sociales
dans Facebook.
×
À tous les utilisateurs et les utilisatrices des Classiques des sciences sociales,
Depuis nos débuts, en 1993, c'est grâce aux dons des particuliers et à quelques subventions publiques que nous avons pu mener à bien notre mission qui est de donner accès gratuitement à des documents scientifiques en sciences humaines et sociales de langue française.
Nous sollicitons votre aide durant tout le mois de décembre 2020 pour nous aider à poursuivre notre mission de démocratisation de l'accès aux savoirs. Nous remettons des reçus officiels de dons aux fins d'impôt pour tous les dons canadiens de 50 $ et plus.
Aidez-nous à assurer la pérennité de cette bibliothèque en libre accès!
Merci de nous soutenir en faisant un don aujourd'hui.
Jean-Marie Tremblay, fondateur des Classiques des sciences sociales