CLAUDE SNOW
AUTOBIOGRAPHIE, 1er JANVIER 2008
Cofondateur du Comité des 12, Claude Snow s'est fait connaître du grand public par son travail social dans la Péninsule acadienne. Le volet social a toujours eu sa place au sein de ses interventions et d'ailleurs, les titres de ses livres en témoignent.
Le «Parlement du monde ordinaire», publié en 1977, évoquait son passage à Tracadie-Sheila, alors qu'il faisait beaucoup de travail auprès des groupes qui désiraient se prendre en main en profitant du Programme d'initiatives locales, créé à l'époque par le gouvernement Trudeau.
Plus tard, il publia «Si vous êtes mal pris, écrivez!», «Comment s'écrire entre collègues», «Mieux écrire pour mieux se comprendre» et «Guide pratique du président d'assemblée» pour fournir aux gens ordinaires des conseils sur l'écriture de documents et leur montrer comment présider des assemblées.
Quelques années plus tard, son travail en milieu psychiatrique l'a amené à écrire «Traiter la tête avec son coeur», et puis, «Traiter le résident comme un invité à sa table».
Après avoir quitté la fonction publique, il publia «La dé-McKennisation», un livre critiquant le régime McKenna qu'il jugeait tyrannique envers les pauvres.
Il a publié tous ses livres à compte d'auteur, sauf pour le livre «Blessures d'enfance», écrit conjointement avec Léon Robichaud et publié par Sciences et Culture, puis «Bêtises humaines», un livre qui décrit les déboires humains sous forme de fables, publié par les Éditions de la Francophonie.
Ses derniers titres, comme «Plaider pour la dignité», «Défendre les moins nantis» et «Revendiquer est art» reflètent le travail qu'il fait actuellement comme militant social, défenseur et écrivain public dans sa communauté. À travers ses livres, son travail auprès des groupes populaires et son engagement social, il n'a cessé de revendiquer une plus grande place pour le social.
Par-dessus tout, il est un libre penseur qui croit profondément à la liberté de pensée, d'expression, de croyance et de conscience. Il a d'ailleurs sacrifié une partie de sa carrière dans la fonction publique pour pouvoir exercer sa liberté intellectuelle et suivre ses inspirations profondes, se désencombrant des contraintes d'un système souvent rigide et inflexible qui lui dictait comment penser et agir. À certaines occasions, la culture organisationnelle allait carrément à l'encontre de ses convictions.
Il tente toujours d'être fidèle à lui-même en tout ce qu'il fait. Il essaie d'harmoniser ses émotions avec son style de vie, ses rapports sociaux et son idéal d'un monde empreint de justice sociale. Tous les gestes qu'il pose convergent vers cela, et il n'a aucune tolérance pour ceux qui tournent en rond et qui ne voient pas la souffrance humaine autour d'eux.
Il fait souvent des apparitions publiques quand il prend la parole à la radio ou à la télévision ou par le biais de lettres à l'opinion du lecteur.
Il a pris l'engagement d'essayer de comprendre la pauvreté, telle qu'elle est vécue par ses concitoyens, surtout la pauvreté invisible. Chaque jour, il en découvre de nouvelles facettes. Son coup de coeur en faveur des pauvres s'explique par le fait qu'il s'identifie à eux. Il est capable de comprendre ce qu'ils vivent, sans l'avoir vécu lui-même, mais à travers son propre parcours parsemé de doutes, de questionnements, d'instabilité et d'insécurité.
Comme sa pratique professionnelle comprend à la fois les consultations thérapeutiques, l'écriture publique, la militance sociale, la défense des droits, la mobilisation populaire, les évaluations individuelles et familiales et l'amélioration du climat institutionnel, il baigne continuellement dans le monde des contradictions, de l'oppression et parfois même, de la tyrannie.
Son idéal d'un monde meilleur pour les générations à venir lui donne une véritable pulsion et une vitalité qui l'alimentent continuellement. Quand il exerce des pressions en vue d'influencer les pouvoirs publics, cela fournit un exutoire à son énergie en plus de donner un sens à sa vie et lui ouvre de nouvelles avenues pour mieux se réaliser.
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Source: l'auteur lui-même le 2 mai 2013.
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