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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Une édition électronique réalisée à partir du livre de M. Denis Szabo (criminologue, Université de Montréal) “Révolution permanente ou éternel renouvellement: la criminologie en situation”. Un article publié dans Continuité et ruptures. Les sciences sociales au Québec, tome II, chapitre 26, pp. 401-434. Textes réunis par Georges-Henri Lévesque, Guy Rocher, Jacques Henripin et al. Montréal: Les Presses de l'Université de Montréal, 1984, 670 pp. (tome 2: pp. 311 à 670). [Autorisation formelle accordée par l'éditeur, Les Presses de l'Université de Montréal, 16 mars 2004]. Idées et situations L'expérience humaine ne couvre que l'espace d'une génération : les idées qui embrasent l'une apparaissent souvent à la suivante comme des bizarreries à classer parmi les accessoires de l'histoire. L'enthousiasme qui soulève les cœurs à une certaine période historique porte sur des valeurs apparemment fort différentes de celles qui mobilisent la suivante. Ces ruptures sont-elles réelles ou seulement apparentes ? Ces contradictions sont-elles insolubles ou bien s'agit-il de questions posées différemment ? L'histoire de la philosophie de la science fournit des arguments à la thèse de la permanence comme à celle de la rupture : chacun s'alimente aux sources qui garnissent le mieux son arsenal (Yankelovich, 1981). Illustrons ce dilemme en relatant la perception et la justification des projets de la génération qui avait trente ans en 1960. Une certaine conception de l'homme, de la société et de la science, celle du bien commun, en un mot, une idéologie assurait, à ses propres yeux, la légitimité de son action. Ce sentiment de légitimité, communiqué aux médias, emportait l'adhésion de la fraction de la population qui était prête à prendre le risque du changement au nom de la modernisation et du progrès. Le propos de cette étude est d'élucider la succession des mouvements d'idées et de réformes auxquels furent mêlés les criminologues québécois. La contribution de André Normandeau et de Marie-Andrée Bertrand dans ce volume résume l'histoire brève de cette discipline au Québec. Ici, nous tentons un retour critique sur les intentions, les aspirations et les interventions de la première génération des criminologues qui ont implanté la discipline au pays quelques années après la naissance des autres sciences sociales. Les sciences sociales sont jeunes dans notre milieu ; la criminologie l'est davantage. La troisième génération de criminologues, ceux d'entre 30 et 40 ans, constitue l'écrasante majorité des protagonistes de la pensée et de la pratique criminologique actuelle au Québec. Cette génération, très près à la fois du fondateur du Département et, surtout, de ceux de la quatrième génération oeuvrant sur le terrain, vit en symbiose plus avec la réalité scientifique et intellectuelle nord-américaine qu'avec les idéologies d'origine européenne ou locale. La nature de l'administration de la justice explique sans doute, principalement, ce phénomène, qui se manifeste par ailleurs avec quelques années de décalage par rapport aux États-Unis. C'est cette situation qui explique le recours systématique de l'auteur aux débats américains pour éclairer les démarches, les déboires comme les succès de la criminologie québécoise.
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