Introduction

La persistance de la conduite criminelle se confond avec l'histoire de l'humanité. Personne n'a pu prouver, d'une manière convaincante, l'existence d’un état paradisiaque où la transgression des normes - aussi peu nombreuses et peu contraignantes qu'elles fussent - ne pose un problème à ceux qui doivent garantir la sécurité et le bien-être des citoyens partageant un espace politique commun. Certaines utopies postulent toutefois un état de grâce exempt de criminalité et de ses corollaires, les lois répressives. De Platon à Thomas More, de Karl Marx à Lénine, on promettait un avenir débarrassé du crime et de J'appareil de l'État répressif. Le postulat d'un état d'innocence parfait justifiait cet espoir. Les mouvements de réformes pénales, l'élaboration d'une politique criminelle interventionniste qui ne se contentait plus de vouloir modifier les symboles, des épiphénomènes, ont vu le jour durant la période de prospérité économique postérieure à la seconde guerre mondiale. Une politique criminelle, inspirée par les sciences sociales, en particulier par la criminologie, a vu le jour dans le cadre des régimes socio-démocratiques qui ont surgi dans les pays occidentaux durant cette même période. Dans sept chapitres, nous nous proposons de peser dans chacun des plateaux de la balance, les réussites et les échecs, les promesses tenues ou les échecs subis par des protagonistes de mouvements sociaux qui se sont alliés ou qui se sont affrontés ; qui ont été tantôt encouragés, tantôt déçus durant les dernières trente années, tant en Europe de l'Est, de l'Ouest qu'en Amérique du Nord. Les problèmes posés par le tiers et le quart du monde sont différents mais ils seront abordés à l'occasion. 

La bibliographie est indicative et sommaire. L'aspect théorique et méthodologique des thèmes est particulièrement développé afin d'encourager à entreprendre des travaux de recherche. Par ailleurs, les matériaux sont présentés dans une perspective comparative : il s'agit, en fait, d'un enseignement de criminologie comparée.