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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Marie-Blanche Tahon, “Altérité, égalité et différence des sexes (2007)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Jean-Marc Fontan, “ De l'intellectuel critique au professionnel de service, radioscopie de l'universitaire engagé. ” (2000). Un article publié dans la revue Cahiers de recherche sociologique, no 34, 2000 [Les universitaires et la gauche], pp. 79-97. Montréal: département de sociologie, Université du Québec à Montréal. [Autorisation accordée par l'auteur le 23 juin 2003]

Introduction

La différence des sexes reste une variable qui institue de l'un et de l'autre, qui fait place à de l'identité et à de l'altérité. On se rappelle cette phrase de l'anthropologue Françoise Héritier : « C'est l'observation de la différence des sexes qui est au fondement de toute pensée, aussi bien traditionnelle que scientifique. [...] Le corps humain, heu d'observation de constantes - place des organes, fonctions élémentaires, humeurs - présente un trait remarquable, et certainement scandaleux, qui est la différence sexuée et le rôle différent des sexes dans la reproduction. » Elle poursuit : « Il m'est apparu qu'il s'agit là du butoir ultime de la pensée, sur lequel est fondée une opposition conceptuelle essentielle : celle qui oppose l'identique au différent, un de ces themata archaïques que l'on retrouve dans toute pensée scientifique, ancienne comme moderne, et dans tous les systèmes de représentation [1]. » 

Cette perspective en a choqué plus d'une. Ainsi la sociologue Christine Delphy [2] ou la psychanalyste Sabine Prokhoris [3] la vilipendent au nom de l'anti-essentialisme ou de l'anti-naturalisme. Il est vrai que l'une comme l'autre omettent de retenir que « c'est l'observation de la différence des sexes qui est au fondement de toute pensée » et font dire à l'anthropologue que la différence des sexes, en elle-même, serait au fondement de toute pensée... ce qui, effectivement, essentialiserait le questionnement. Mais telle n'est pas la posture adoptée par Héritier qui se situe « à un niveau très général d'analyse des rapports de sexe au travers des systèmes de représentation [4] ». C'est aussi a ce, niveau que je tente de placer cette réflexion dans le contexte de la modernité démocratique ouvert par la proclamation du principe selon lequel « tous les hommes naissent libres et égaux en droit » afin de questionner l'association de l'altérité et de l'égalité (des sexes). L'hypothèse que je tente d'étayer est que, s'agissant des rapports de sexe, altérité et égalité vont de pair. Elle ne peut être élaborée que si on la situe dans le domaine politique, « car l'égalité n'a pas seulement ses origines dans le corps politique ; sa validité est clairement restreinte au domaine politique. Là, et seulement là, nous sommes tous égaux [5] », comme nous le rappelle Hannah Arendt. Hypothèse que l'on pourrait aussi formuler en proposant que « femme » est l'autre de « homme », quand et seulement lorsque est représentable leur égalité. Cette proposition est aujourd'hui bien admise, mais elle renvoie à un cheminement historico-politique qui sera rapidement retracé. Elle ne constitue pourtant pas la fin de l'histoire, puisqu'on ne peut manquer de constater que lorsque la conjonction altérité et égalité (des sexes) est formulable, on assiste quasi instantanément à un déplacement vers la critique de l'« hétérosexisme » ou de l'« hétérocentrisme » qui entoure la revendication de l'homoparenté trop souvent confondue avec l'homoparentalité [6]. Ce déplacement questionne précisément la difficulté récurrente du partage entre « politique » et « social » qui caractérise la sociologie dès son émergence [7]. Le débat sur la parité tel qu'il s'est déroulé en France et l'adoption au Québec, en 2002, de la loi 84 instaurant l'union civile et établissant de nouvelles règles de filiation constituent les matériaux sur lesquels prend appui cet article.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mercredi 5 mars 2008 14:02
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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