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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Les grandes fresques dichotomiques de l'histoire rurale québécoise.
Une perspective anthropologique
(1994)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de M. Michel Verdon et Louis Roy, “Les grandes fresques dichotomiques de l'histoire rurale québécoise. Une perspective anthropologique”. Un article publié dans la revue Anthropologie et sociétés, Volume 18, numéro 2 (1994), pp. 145-172. Numéro intitulé: “Rêver la culture” sous la direction de Sylvie Poirier. Québec : Département d’anthropologie, Université Laval. [M. Verdon nous a accordé le 24 juin 2007 son autorisation de diffuser cet article dans Les Classiques des sciences sociales.]

Introduction

Les chemins de l'économique de la paysannerie et de l'histoire rurale ne peuvent que se croiser. Longtemps, les historiens du Québec rural opposèrent le conservatisme de l'habitant au dynamisme de son homologue anglo-québécois. Entêté, le premier aurait obstinément résisté à la commercialisation alors que le second s'y serait lancé immédiatement, corps et âme, toujours à l'écoute des moindres signaux du marché ». Cela lui aurait valu le titre de « producteur commercial ». doté d'une rationalité économique radicalement différente de la mentalité paysanne de l'habitant (Robert 1987 : 91). 

Ces stéréotypes ont la vie dure et orientent malencontreusement les débats pendant de nombreuses années. Concrètement, on arrive à les contourner en amoindrissant les différences, et ce, au fil de nouveaux faits que l'on cherche à mettre en relief. C'est ainsi que l'on a tenté d'une part de trouver à notre habitant des allures commerciales, ou de discerner chez les producteurs tant américains qu'ontariens. ces parangons de la commercialisation, des résistances proches de celles qu'exhibaient leurs voisins francophones. Il y a déjà dix ans, un certain nombre d'auteurs anglophones avaient préconisé ce rapprochement entre l'historiographie de l'agriculture franco‑québécoise et celle de nos voisins outre-frontières (Lewis et Mclnnis 1980, 1984 ; McCallum 1980 ; Mclnnis 1982), et des articles récents de Bouchard (1990b) et de Craig (1990) témoignent de ces nouvelles convergences. 

Si l'accumulation de nouveaux faits a amenuisé les dichotomies en nuançant les caricatures premières, si les paysages agricoles du Québec francophone et des États-Unis ou de l'Ontario que dessine l'historiographie en viennent à se ressembler de plus en plus, ils y parviennent toujours dans un cadre analytique qui, lui, bouge plus difficilement. On suppose sue et connue une rationalité dite commerciale. et une rationalité dite paysanne ; ce ne sont pas les catégories du discours qui changent. mais les portraits-robots qui s'affinent. Sur le plan d'une anthropologie économique, toutefois, ce sont les catégories mêmes qui sont à repenser. D'où la double orientation de notre recherche : dans un premier temps, repenser les assises conceptuelles du débat pour proposer une voie de rechange et, dans un deuxième temps. montrer comment ce nouveau cadre conceptuel et analytique peut aider à réanalyser le dossier de l'agriculture anglo-québécoise. Dans ce premier article, nous nous limiterons à l'aspect théorique du problème ; l'étude de cas suivra, fondée sur un travail de terrain ethno-historique dans le canton de East Farnham (Roy 1990).



Retour au texte de l'auteur: Robert Vandycke, sociologue, Université de Montréal Dernière mise à jour de cette page le mardi 21 août 2007 10:57
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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