Quatrième de couverture
Le discours diplomatique
Le discours diplomatique fascine les médias, qui cependant le banalisent, voire le tournent en dérision, préférant flatter le "sens commun".
La parole des diplomates mérite pourtant d'être prise en considération. Exprimant des intentions et des transactions sur la scène mondiale, manifestant ou contournant des rapports de pouvoir, elle forme toujours sens.
La diplomatie relève à la fois, dans sa complexité, de la sociologie des institutions, des comportements, de la décision, mais aussi des sciences du langage, des théories des relations internationales et de la construction de là paix. Alors que nombre de souvenirs et d'interprétations la concernant mettent en avant des anecdotes, cet ouvrage fait surgir une "diplomaticité" au cœur des relations politiques entre lesÉtats. À partir des traces transhistoriques, gestuelles ou, verbales des diplomates, sont explorés de façon interdisciplinaire les travaux afférents en pragmatiquelinguistique, en analyse stratégique, en micro‑sociologie, en histoire, diplomatique... On découvre alots que cette "diplomaticité", en tant que "structure ouverte", cultivel'ambigüité ainsi que des procédés obliques. Matrice logique universelle susceptible, d'intéresser les gender studies et les approches comparatistes, elle exploite les opportunités offertes par les interactions. Dépassant les idéologies politiques, avec mesure, elle répond aux défis que posent les actes "machistes" et violents, les contextes de crise, de provocation, d'humiliation, de conflit ou de guerre. Pour cela, elle cherche à "minimiser les coûts" en termes de réciprocité calculée, d'"image". de sauvegarde de l'intégrité, de respect des acteurs collectifs et des personnes.
La problématique investie confronte l'éthique du corps des diplomates et les intérêts des États en conjuguant, de façon originale et inédite, sémiotique et science politique. Paradoxalement, elle démontre que le discours diplomatique, négligé par les théories réalistes, constitue une des ressources positives de la puissance étatique.
Constanze VILLAR est membre du Centre d'Analyse Politique comparée, de Géostratégie et de Relations internationales (CAPCGRI) de l'Université Montesquieu de Bordeaux. Chargée des programmes Socrate-Erasmus de cet établissement pendant plus de quinze ans, plurilinguiste, maître de conférences en Science politique, elle enseigne sur la sémiotique du discours politique, sur la diplomatie et sur le système politique allemand. Le présent ouvrage est tiré d'une thèse d'État remarquée concernant un sujet étrangement délaissé par les politologues français.
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