Dans votre chronique à propos de la « politique de la chaise vide », parue samedi dernier dans Le Quotidien, vous reprochez au maire Jean Tremblay d'avoir boycotté la foire des régions qui s'est soldée par un fiasco monumental, comme l'indique la plupart des chroniqueurs des médias québécois, de Lysiane Gagnon à André Arthur en passant par le chroniqueur du Soleil, M. Samson.
Vous êtes parfaitement en droit de blâmer les faits et gestes du maire Tremblay, qui dénonce sans ambages les défaillances des dirigeants de votre parti.
Mais de là à déduire que la délégation régionale au cirque national a réalisé un franc succès, en arrachant à la ministre des Finances, Pauline Marois, une promesse d'examiner si la création d'un fonds régional d'investissements relève du domaine du désirable et du nécessaire, il y a une marge...
Interrogation
Comment peut-on parler d'un succès au profit de la région si, sur 11 propositions stratégiques présentées par Michel Belley, une seule a été retenue sur une base conditionnelle au consentement des principaux intéressés, à savoir:
- les travailleurs cotisants aux fonds de retraite - les entreprises privées qui gèrent ces fonds - le gouvernement fédéral considéré comme une tierce source de financement
En logique formelle, cette déduction erronée est qualifiée de pensée désirante. Elle relève de ce dérèglement de l'esprit à vouloir voir les choses, non comme elles le sont, mais comme on aimerait qu'elles le soient, ainsi que le disait Leroy-Beaulieu, un économiste classique.
Levier de développement
Parlons de l'importance que vous accordez au fonds régional d'investissement, comme un levier de développement susceptible de générer des investissements de l'ordre d'un milliard de dollars au cours des 15 prochaines années.
Cette affirmation ayant pour source, sans doute, le directeur de Pluricapital, Adam Lapointe, procède d'une connaissance erronée de l'économie régionale et des obstacles à son développement. La contrainte majeure au développement de la région réside dans les concepts erronés du modèle québécois qu'on qualifie de landrisme ... ainsi que l'emprise paralysante du parti unique sur les institutions régionales.
L'existence dans la région et au Québec d'une pléthore de sources de financement, à la recherche d'opportunités rentables d'investissements, a contribué très marginalement à la création de nouvelles entreprises, ou à modifier la position de la région dans le championnat canadien du chômage de longue durée.
C'est le cas en particulier de l'agglomération Chicoutimi-Jonquière-la Baie, que le maire Tremblay entend libérer des contraintes dun modèle anachronique de gestion des ressources publiques: le modèle québécois.
Finalement, votre chronique semble ignorer l'une des règles fondamentales en matière de décision stratégique: en situation d'inefficacité, de confusion et de manipulation des membres d'un ensemble, comme c'est le cas de la foire des régions, la stratégie qui maximise, les gains réalisables est celle du boycott, largement médiatisé et expliqué d'avance!
C'est exactement ce que Jean Tremblay a réalisé en dénonçant le pédantisme académique et le procédé antidémocratique entourant les préparatifs du Rendez-vous des Régions.
Sergieh S. Moussaly, économiste, UQAC.
Si vous avez besoin, vous pouvez toujours rejoindre le professeur Moussally à l'adresse de courrier électronique suivante: [email protected]
Dernière mise à jour de cette page le Jeudi 21 novembre 2002 16:22 Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
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