OBJET : RAMENER LA POPULATION DU SAGUENAYLAC-SAINT-JEAN À 5% DU QUÉBEC (CIBLE : 376,873 HABITANTS EN 2016). CE BUT EST LA RAISON DÊTRE DE LA CRÉATION DU FONDS RÉGIONAL DINVESTISSEMENT)
jean
QUESTIONNEMENT AFFÉRENT
De 278,259 personnes, soit 3,84% de la population du Québec, la région devrait passer en 2016 à 376,873 : un accroissement de 98,594 personnes en 15 ans.
La création du fonds dinvestissement régional viendrait soutenir ce but.
I. Entre 1971 et 1996, la région est passée de 265,885 à 286,640 : un accroissement de 20,755 personnes en 25 ans, soit un rendement annuel de 830 personnes nouvelles.
Pour atteindre la cible proposée, le rendement annuel, dici 2016, devrait être de 6,573 personnes par année soit 7,9 fois le rendement annuel qui a prévalu entre 1971 et 1996.
II. Ce résultat devrait se réaliser malgré les réalités suivantes :
A. Entre 1981 et 2001, le nombre de naissance a connu une diminution annuelle moyenne de 705 bébés.
B. Entre 1981 et 2001, le groupe dâge où se produit la majeure partie de la mortalité, les 65 ans et plus, augmente en moyenne de 784 / an.
C. Très bientôt, la production de naissances sera inférieure à la production de morts, ce qui signifie que laccroissement ciblé ne pourra se faire par remplacement naturel.
D. Il faudra donc miser sur limmigration inter-provinciale et internationale.
E. Le bilan migratoire interprovincial du Québec a été déficitaire à chacune des années, au cours des 29 dernières années.
F. Il faudrait donc miser sur limmigration internationale. Or, le Québec ne réussit à attirer que 16,4% de limmigration canadienne, soit 26,615 personnes par an.
G. La proposition du CRCD devrait donc se traduire par la ve-nue permanente dans la région dune part qui correspond au quart de toute limmigration québécoise (24,7%) : 6,573 sur les 26,615 immi-grants qui entrent annuellement en moyenne au Québec.
H. Cest une révolution démographique projetée, dans un contexte où notre capacité de reproduction naturelle a été lourdement hypothéquée. Reste la possibilité de multiplier le taux de natalité
OBJET : CRÉATION DUN FOND RÉGIONAL AUTONOME, PRIVÉ, À BUT LUCRATIF, SPÉCIALISÉ DANS LE DÉMARRAGE ET LA CROISSANCE DENTREPRISES STRUCTURANTES
PROPOSITION DU CRCD
QUESTIONNEMENT AFFÉRENT
Rationnel :
Une économie qui doit se renforcer de façon majeure, voir niveau de chômage et baisse de la population , nécessite une prise de risque plus audacieuse.
Cette situation est connue des décideurs régionaux depuis au moins 1990. Aucun geste significatif na été posé ni pour reconnaître les faits, ni pour identifier les causes, encore moins pour promouvoir une solution pertinente et permanente aux causes.
La région est prête à fournir 33 % des fonds requis. La région est prête à convaincre les fonds de pension de la région dinvestir de 2 % à 5 % de leur fond.
66 % des 430 millions $ visés sont des fonds publics quon privatiserait, échappant ainsi au contrôle des institutions publiques. 33 % des fonds émanerait de lappropriation privée dune partie des fonds de pension des travailleurs de la région, sans le consentement exprès de ceux-ci.
La privatisation des fonds de pension à des fins dinvestissement à risque élevé est un incitatif potentiel à lexode des travailleurs dont le fonds est ainsi accaparé par des intérêts privés sur lesquels ces travailleurs nont aucun contrôle. LÉtat nous refile ainsi sa note pour payer 30 ans dincurie des pouvoirs publics en matière de développement régional.
Un fonds dinvestissement privé ne peut corriger la situation économique régionale à lui seul. Surtout dans le contexte où lÉtat maintient une redistribution inégalitaire des fonds publics.
Responsable : Le fonds dinvestissements régional et privé.
Une structure privée non imputable auprès de la population devient responsable de relancer léconomie régionale. De la sorte, on absout les pouvoirs publics de leur responsabilité fondamentale à lendroit des populations régionales.
On devrait dire bénéficiaire plutôt que responsable car aucun mécanisme de reddition de compte nexiste à lendroit des bailleurs de fonds, les contribuables.
Impact prévu : La région maintiendra son poids démographique par rapport au Québec.
I. FAUX
OBJET : RÉCUPÉRATION ET PRISE EN CHARGE PROGRESSIVE PAR LES MILIEUX LOCAUX ET RÉGIONAUX DE LEVIERS DE DÉVELOPPEMENT, TELLES DES JURIDICTIONS EXCLUSIVES ET/OU PARTAGÉES, ASSORTIES DE POUVOIRS DÉCISIONNELS ET DE MOYENS ADÉQUATS
PROPOSITION DU CRCD
QUESTIONNEMENT AFFÉRENT
Responsable : Le CRCD
Partenaire : La Table régionale des préfets, la société civile (ex. : le milieu communautaire).
Moyen proposé : Mise en place dune structure daccueil inédite de type gouvernement régional plénipotentiaire, élu et imputable .
Pour y arriver, la région sengage à constituer un groupe de travail associant les principaux intervenants concernés.
Lorganisme na pas la légitimité institutionnelle pour entreprendre ou mettre en place une telle démarche.
Il sagit dune démarche essentiellement et fondamentalement politique dont la mise en uvre engage au premier chef les citoyens et leurs représentants élus (locaux, provinciaux et fédéraux). Il nappartient pas à une instance administrative ou politico administrative détablir le processus et ses aboutissants.
La proposition met en cause tout léquilibre des institutions et des pouvoirs entre les institutions fédérales, provinciales et locales - le niveau régional nayant aucune existence politique pour linstant. Une démarche de ce type - toute légitime quelle soit - ne simprovise pas de façon administrative et régionale en six mois. À titre dexemple, lApproche commune qui a des implications politiques similaires pour 1.2 % de la population régionale (communautés amérindiennes) fait lobjet de négociation depuis plusieurs années.
Cet enjeu compte parmi les plus importants pour sassurer que les populations qui composent la région retrouvent la possibilité davoir un avenir et de se développer. Il nest donc pas sensé damorcer une telle démarche sans un bilan approfondi de la situation des régions, sans une connaissance suffisante des causes naturelles, institutionnelles et décisionnelles qui expliquent les résultats mesurables quelles vivent, sans une démarche fondée sur limputabilité réelle et la représentation politique des citoyens.
La démarche proposée serait sous la responsabilité du CRCD avec des partenaires également non imputables auprès des citoyens : elle nest pas crédible de ce seul fait.
Au mieux, lexercice proposé mènerait à une dévolution de respon-sabilités exécutives qui dans le contexte de dépopulation actuel équivaut au mandat dopérer la fermeture progressive de la région. Pour réflexion, il est intéressant de regarder le rôle que sont amenées à jouer forcément les instances régionales et locales en matière de santé et déducation (fermetures décoles, détablissements, ETC ).
OBJET : CRÉATION DUN CENTRE QUÉBÉCOIS DEXPERTISE EN DÉVELOPPEMENT DURABLE
PROPOSITION DU CRCD
QUESTIONNEMENT AFFÉRENT
Rationnel :
Le Saguenay-Lac-St-Jean sest doté en 1990 dune gouvernance en matière de développement durable, en créant la RLDD.
Moyen :
Création dun centre québécois dexpertise en développement durable.
Responsable :
Région laboratoire de développement durable en partenariat avec le CRCD, lUQAC, les entreprises, les municipalités.
Les objectifs, la valeur formative et les réalisations de la RLDD sont louables et utiles. De même la création dune entreprise vouée à lexpertise québécoise en matière de développement durable est une initiative administrative intéressante.
Cette initiative ne doit pas être considérée comme une prise en charge politique par la région des enjeux environnementaux qui pè-sent sur les populations régionales. Elle relève de la mise en place dune entreprise de consultation privée en matière denvironnement.
Il faut à cet égard rappeler que la région nexerce pas de juridiction et na pas le contrôle politique de son territoire. Ceci relève de la législature provinciale en vertu de la constitution.
Au plan du suivi de lenvironnement régional, les mesures et indi-cateurs convenus comme référence commune lors des premiers états généraux sur lenvironnement (n. Pour que demain soit, JCL, 1989) ne sont ni standardisés, ni mis à jour à intervalle régulier.
Par conséquent, les représentants politiques régionaux ne disposent pas dinformations globales, précises et actuelles sur létat de lenvironnement et des ressources qui assurent la subsistance de nombreux travailleurs de la région.
De surcroît depuis les États généraux de 1989, aucun contrôle politique régional na pu sexercer sur des sujets aussi sensibles que :
lexploitation et le détournement des rivières du bassin versant du Lac-St-Jean, au profit dautres régions;
limplantation dans la région dindustries de traitement de ma-tières dangereuses importées de toute lAmérique du Nord /
lexploitation de la forêt (échéance des ruptures de stock )..
Le counseling environnemental des entreprises est une chose; le contrôle de notre environnement et de nos ressources en est une autre, extrêmement conséquente.
OBJET : ATTEINTE DUN BILAN MIGRATOIRE POSITIF
PROPOSITION DU CRCD
QUESTIONNEMENT AFFÉRENT
Responsable :
Le CRCD (par sa commission sectorielle jeunes).
Moyen :
Stratégie en 5 points :
1. Une image positive de la région. 2. Mise en uvre des politiques et mesures dattraction. 3. Améliorer linsertion en emploi des diplômés. 4. Promouvoir lentrepreneurship. 5. Encourager limplication et la participation sociale des jeunes et des aînés.
À défaut davoir identifié les causes naturelles et les causes décisionnelles de lexode sans remplacement, le CRCD se porte volontaire pour assumer la responsabilité dune situation sur laquelle il ne peut pas agir efficacement, couvrant ainsi les vrais responsables de cette situation qui perdure depuis au moins le début des années 1970.
Moyen : le seul moyen efficace pour ralentir, stopper et inverser le processus dexode sans remplacement implique nécessairement de ramener le niveau demploi des régions dexode à la moyenne provinciale. Cest la nécessité sociale daccéder au revenu par le truchement de lemploi qui module lexode des régions où lemploi manque vers celle où il est proportionnellement plus abondant. Or ni le CRCD, ni sa commission jeunesse nont les moyens dun tel objectif. Le maintien dune politique inégalitaire dÉtat explique le maintien du phénomène. Seul une correction de cette politique économique québécoise pourrait redresser la situation.
En imputant aux individus jeunes, à ladministration régionale (CRCD) et aux groupes régionaux la responsabilité de contrer le phénomène, on soriente vers un cul-de-sac.
Stopper lexode sans remplacement, ne ramènera pas dans la région les 45 000 jeunes en âge de se reproduire perdus depuis 1971. Cest donc la capacité de reproduction naturelle qui a été en majeure partie détruite.
Depuis quil a été vu et porté à lattention publique (1986, 1991), aucun geste correctif efficace na été posé; jamais lÉtat québécois na reconnu le problème et sa responsabilité première dans ce processus létal pour nimporte quelle société. Ce qui vaut pour la région vaut pour les autres régions impliquées dans le Sommet.
OBJET : CRÉATION DUNE COMMISSION NATIONALE PERMANENTE SUR LÉQUITÉ INTERRÉGIONALE POUR RÉVISER LES PARAMÈTRES DE FINANCEMENT DES SERVICES PUBLICS DANS LES RÉGIONS-RESSOURCES
PROPOSITION DU CRCD
QUESTIONNEMENT AFFÉRENT
Responsable :
CA du CRCD.
Élus provinciaux, municipaux et scolaires.
Moyen :
Tout en attribuant un rôle direct aux régions dans lévaluation de léquité interrégionale, la Commission instituée ferait des recom-mandations à lAssemblée nationale. Ces recommandations au-raient plus de mordant à linstar du vérificateur général et du Protecteur du Citoyen .
Outre la nécessité de créer la Commission, il faudra responsabiliser lAssemblée nationale et le gouvernement quant aux suites à donner aux recommandations de la Commission .
On comprendra que la répartition du financement de lÉtat entre les populations régionales est, a priori, la responsabilité exclusive de lAssemblée nationale, même si, dans le fonctionnement actuel, le gouvernement semble sêtre arrogé cette prérogative.
La proposition institue une instance administrative qui - à partir de son propre arbitrage des intérêts sectoriels régionaux - dicterait à lAssemblée nationale une ligne de conduite en matière de redistribution de la richesse collective. Cest le monde à lenvers.
De la sorte, le contrôle des institutions échappe non seulement à lAssemblée nationale mais aux citoyens devant laquelle celle-ci est imputable.
De surcroît, dans le contexte de dépopulation des régions, la répartition de la richesse sur la base du financement des services publics mène à un résultat prévisible :
- Comment financer des professeurs qui enseignent à des pupitres? - Comment justifier des infrastructures spécialisées de santé en présence deffectifs de malades inférieurs aux masses critiques définies par les fonctionnaires de Québec et de Montréal ? - Comment prétendre accéder à un financement supérieur au prorata démographique si le processus de dépopulation enclenché nest imputable à rien (sauf aux tendances mondiales et aux forces cosmiques) ?
OBJET : 1. AGIR SUR NOTRE DÉVELOPPEMENT PAR NOS RESSOURCES NATURELLES 2. DÉVELOPPEMENT DE LA FILIÈRE DE TRANSFORMATION DU BOIS 3. FAVORISER LA MISE EN MARCHÉ DES PRODUITS AGROALIMENTAIRES RÉGIONAUX ET CRÉER UNE FILIÈRE RÉGIONALE DE PRODUITS AGROALIMENTAIRES
PROPOSITION DU CRCD
QUESTIONNEMENT AFFÉRENT
Rationnel : Les ressources naturelles sont une des composantes structurelles de léconomie du SaguenayLac-Saint-Jean. Cest pour cette raison que le gouvernement du Québec a reconnu un statut particulier de régions ressources à sept régions du Québec En reconnaissant ce statut à la région, le gouvernement admettait par le fait même les écarts importants de développement qui subsistent entre les régions du Québec et ce, particulièrement dans les régions dont léconomie repose sur la mise en valeur des res-sources naturelles.
I. Aucune société démocratique et évoluée autre que le Québec nétiquette à notre connaissance, les populations régionales en dis-tinguant celles-ci selon un statut distinctif de leur territoire dappartenance : régions-ressources ou Québec de base (OPDQ, 1973). Que penser dès lors de légalité des chances inscrite à la loi fondamentale du pays (articles 15 et 36 de la loi constitutionnelle de 1982).
II. Pas plus que pour les autres régions du Québec, léconomie du SaguenayLac-Saint-Jean ne repose sur le secteur primaire, non plus que sur lindustrie de transformation. 79% de la main-duvre régionale, contre 80% au Québec (base 1996) uvre dans le secteur tertiaire (services). 2,62% de la population régionale, seulement tire directement son revenu du secteur primaire (agriculture, forêt, mine, pêche).
III. Vouloir axer une stratégie de développement des régions-ressources! sur le secteur primaire et secondaire seulement, cest les inviter à laisser à dautres ce qui constitue les 4/5 de leur propre activité économique (voir le tableau joint).
IV. Dans cette optique, toute valable que soient les initiatives ou propositions de stimulation des secteurs primaires et secondaires, il reste que léconomie de toutes les régions du Québec est fortement dominée par lactivité du secteur tertiaire.
V. De plus, négliger ce fait, ce serait aussi négliger le fait que la région ne bat pas monnaie et que près de 60% des entrées de devises qui font tourner léconomie (comme les autres économies régionales) proviennent du financement public. Négliger cette réalité a conduit à la catastrophe dont les contours sont visibles. Seul lÉtat a les moyens darrêter la destruction en cours.
Dernière mise à jour de cette page le samedi 24 février 200713:50
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
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