Historique
La première étape du processus de regroupement municipal dans le Haut-Saguenay s'amorce vers 1975 avec la création des trois nouvelles entités urbaines que constituent actuellement les villes de Chicoutimi, Jonquière et de La Baie (réf. 2). En effet, le 1er juillet 1976, les anciennes municipalités de Chicoutimi, de Chicoutimi-Nord, de Rivière-du-Moulin et la Paroisse de Chicoutimi se fusionnent afin de créer la nouvelle entité chicoutimienne que l'on connaît aujourd'hui.
Parallèlement au processus de fusion amorcé sur les Rives chicoutimiennes du Saguenay, se déroulent également des processus analogues du côté de Jonquière et de La Baie. Après maintes discussions autour de différents scénarios d'appartenance, on assiste du côté jonquiérois au regroupement des anciennes municipalités de Jonquière, de Kénogami, d’Arvida et de la corporation municipale de la Paroisse St-Dominique de Jonquière, créant ainsi la nouvelle agglomération jonquiéroise.
Du côté de La Baie, la nouvelle entité municipale prendra forme autour des territoires des anciennes municipalités de Port-Alfred et Bagotville d'une part et des paroisses de Grande-Baie et Bagotville d'autre part. Quant au territoire de Laterrière, celui ci fera l'objet en 1984 d'un regroupement village-paroisse.
À cette première étape du processus de regroupement amorcé au début des années 1970 par l'ancien député et ministre du Travail dans le comté de Jonquière à l'assemblée nationale, Monsieur Gérald Harvey, sous l'égide de la loi 98, devait succéder quelques années plus tard la seconde étape du processus, à savoir la fusion des villes de Chicoutimi et de Jonquière formant ainsi la nouvelle ville Saguenay. Cette nouvelle ville ne fut malheureusement pas créée puisque le groupe Castonguay, chargé par les autorités provinciales d'étudier le phénomène de l'urbanisation au Québec, a tenu à émettre, en ce qui concerne les nouvelles villes de Chicoutimi et Jonquière, une opinion unanime à l'effet que la nécessité de regrouper ou fusionner les villes de Chicoutimi et Jonquière en une seule n'a pas été prouvée (réf. 3). Le groupe affirma même qu'il y aurait avantage à conserver ces deux municipalités comme entités municipales distinctes, afin d'assurer le développement d'une saine émulation par le dynamisme engendré par la concurrence.
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L'Idée d'une ville unique n'est pas nouvelle, elle tire ses origines d'un cheminement historique de renforcement de la conurbation Jonquière-Chicoutimi-La Baie. Elle prend racine dans notre histoire commune de l'évolution de l'occupation du territoire. Elle s'inscrit en continuité avec la formation même d'un parti politique (Parti Chicoutimi métropolitain) pour promouvoir cette option et d'une nécessité de partager nos services par la création de la M.R.C. du Fjord. Toutes les étapes de notre histoire s'orientent vers cette conclusion qui est plus qu'une idée mais un cheminement naturel.
Pendant que la région du Saguenay connaissait ses premiers regroupements municipaux, des communautés urbaines naissaient au Québec, telles que Québec et Hull. Aujourd'hui, ces mêmes communautés se requestionnent sur leur avenir et envisagent de ne former qu'une seule ville afin d'alléger les structures administratives et de renforcer leur positionnement sur l'échiquier national.
La région du Saguenay ne peut se permettre éternellement d'être absente des rendez-vous avec l'histoire. La croissance et l'importance des autres villes au Québec prendront une telle expansion que nous serons écartés du giron des grandes villes québécoises. Notre pouvoir de représentation sera ainsi réduit. Le Saguenay sera moins attrayant comme site d'accueil pour les nouvelles entreprises et nouveaux arrivants.
C'est donc à un positionnement forcé, au niveau provincial et national, auquel nous sommes aujourd'hui confrontés. Ce positionnement peut prendre deux formes, selon le rapport Bédard, la fusion des municipalités pour ne former qu'une seule ville ou se voir imposer un nouveau gouvernement d'agglomération qui serait une M.R.C. élue détenant une partie importante des pouvoirs conférés historiquement aux municipalités. Une structure unique ou des structures multiples et complexes, voilà le choix auquel le Saguenay se trouve aujourd'hui confronté.
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