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Collection « La désintégration du Québec et des régions »
Une édition numérique réalisée à partir du texte présenté par le maire de Ville de Saguenay, M. Jean Tremblay, L'initiative de restauration économique et sociale des régions de l'Est et du Nord du Québec. Saguenay, Qc. Mairie de Ville de Saguenay, mars 2003, 15 pp. [Publié avec l'autorisation des autorités de Ville de Saguenay, autorisation transmise par M. Michel Fortin, adjoint à la mairie, Ville de Saguenay, le 23 juin 2006]. La nature du problème à résoudre En novembre 2002, en contrepoids au Sommet des régions initié par Le Premier ministre Bernard Landry et son ministre des régions Rémi Trudel, Ville de Saguenay dans son document Les régions du Québec en crise : bilan, enjeux et voie de solutions (en annexe 1) synthétisait, pour les citoyens et leurs représentants élus, la nature, les causes et les conséquences du grave problème démographique qui confronte l’ensemble des régions de l’est et du nord du Québec. En zones urbaines comme en territoire rural, la dépopulation de régions entières est commencée. Le maintien depuis 30 ans de fortes inégalités dans la répartition de l’emploi entre les populations régionales et locales du Québec a provoqué, dans les régions défavorisées, l’exode sans remplacement des jeunes en âge de se reproduire. Ainsi, c’est la capacité de reproduction naturelle de ces collectivités qui a été pratiquement gaspillée et détruite comme l’illustre le graphique 1 confectionné sur la base des recensements canadiens. Celui-ci trace, pour l’ensemble des régions actuellement en dépopulation, l’évolution de trois groupes d’âge névralgiques dans l’optique de l’existence de sociétés régionales viables. Dans l’ensemble formé par les six régions québécoises en dépopulation depuis 1996, on constate que :
De la sorte, c’est l’entrepreneurship et les conditions mêmes d’existence du marché local qui ont été systématiquement affaiblis. Un effondrement social et moral est aux portes. 1.1 Un problème découlant des disparités dans la répartition Ce problème paraît, de prime abord, d’origine économique, puisque ce sont des écarts chroniques dans la disponibilité relative d’emplois qui engendrent les pertes, sans remplacement, des jeunes parvenus à l’âge de travailler et de se reproduire. Le graphique 2 fait voir la constance de ces écarts économiques qui vident les régions. On y constate qu’année après année les régions en dépopulation conservent des niveaux d’emploi systématiquement et considérablement inférieurs à ceux du Québec et du Canada.
Ce graphique permet aussi de questionner un fait surprenant : comment s’expliquer que les pertes démographiques des régions défavorisées n’aient pas contribué à diminuer les écarts de taux d’emploi entre ces régions et le Québec, comme il serait naturel de s’y attendre? On constate ainsi qu’existe un mécanisme qui maintient et entretient les écarts présentés au graphique 2, malgré l’effet naturellement correcteur que devrait avoir l’exode des jeunes. 1.2 Un problème de disparités d’origine politique Derrière ces disparités économiques qui expliquent l’exode sans remplacement, il faut constater qu’il existe un problème d’origine à la fois politique et juridique. Depuis 1970, la politique économique pratiquée au Québec a explicitement privilégié l’utilisation des moyens majeurs de l’État - dépenses publiques de santé, d’éducation et d’administration gouvernementales; sociétés d’État; mesures légales et fiscales - pour soutenir la croissance du seul pôle montréalais, avec les résultats démographiques prévisibles et mesurables. À plusieurs reprises (Côté 1986, Côté 1991, Côté, Larouche 2000), les autorités politiques québécoises ont été alertées des conséquences réelles et mesurables de la politique économique implantée et pratiquée au Québec depuis le Rapport Higgins, Martin et Raynauld en 1970. 1.3 Un problème de disparité qui contrevien Cette politique, pratiquée avec une constance sans faille depuis 30 années, ne respecte ni l’esprit, ni la lettre de la Loi constitutionnelle de 1982. Cela est évident dans les matières ayant des effets sur la discrimination entre les citoyens selon leur région de résidence (article 15), sur l’égalité des chances économiques (article 36-1) et sur le droit à la liberté et à la sécurité (article 7). Ces choix de nos pouvoirs publics sont traduits - dans les concepts, les pratiques et l’action de l’État - par une négation sélective des droits fondamentaux des citoyens selon la région d’appartenance :
Les préjudices et dangers que les citoyens de ces régions encourent de cette situation générale d’inégalité des chances économiques et sociales sont innombrables. Par exemple, le maintien de niveaux d’emplois régionaux inférieurs signifie forcément le maintien de niveaux de revenus inférieurs. Ceux-ci, à leur tour, s’accompagnent dans la réalité de niveaux de santé globale et spécifique inférieurs (Côté, Larouche 2000). Dans ce contexte, il faudra nécessairement l’intervention d’hommes d’État, œuvrant sur les scènes fédérale, provinciale et municipale pour restaurer l’égalité des chances pour les citoyens canadiens résidant dans les régions du Québec actuellement en désintégration. En vertu de la Constitution du pays, ces citoyens ont droit à la même protection et à la jouissance des mêmes bénéfices que les autres citoyens canadiens retirent du respect par les divers paliers de gouvernement, de l’esprit et de la lettre de la Loi constitutionnelle de 1982, notamment des articles 7, 15 et 36. Il faudra, par les moyens légitimes et appropriés, assurer le respect de la Loi constitutionnelle qui engage le Parlement fédéral et toutes les législatures provinciales à garantir et à protéger l’égalité des chances économiques et autres. Dans cette optique, il faudra prendre des mesures correctives directes et indirectes dont l’ampleur dépasse de beaucoup la capacité, et éventuellement la volonté, des seules provinces.
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