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CHICOUTIMI Le sociologue et professeur à la retraite Jean-Marie Tremblay, fondateur de la bibliothèque numérique a été nommé Chevalier de l’Ordre national du Québec. Un honneur qu’il tient à partager.
« C’est un hommage à tous les bénévoles et tous les chercheurs qui nous aident », affirme le sociologue, qui consacre 50 heures chaque semaine à sa bibliothèque numérique. Depuis 1993, il travaille à la création des Classiques des sciences sociales, lesquels comptent plus de 5500 ouvrages. Cette collection, disponible en ligne, inclut des textes de différentes disciplines relatives aux sciences sociales, aussi variées que la criminologie ou la psychologie.
« Les Classiques, ça permet de transmettre les savoirs et de préserver notre patrimoine intellectuel. Ça donne un regard diversifié sur un phénomène et ça permet de mieux nous outiller pour comprendre », explique le sociologue, les yeux étincelants derrière ses lunettes.
Appui de collègues
Rencontré à sa résidence de Chicoutimi-Nord, le professeur retraité souligne le travail de ses collègues Maude Thériault et Charles Bolduc, professeurs d’histoire et de philosophie au Cégep de Chicoutimi. Les deux enseignants ont préparé le dossier de candidature de M. Tremblay, qui compte plus de 500 pages. « Pour moi, c’était important d’appuyer Jean-Marie, parce qu’il faut transmettre les connaissances, pour que les savoirs perdurent et se partagent », expose l’architecte.
Au départ, Jean-Marie Tremblay a commencé à numériser des documents pour faciliter la vie de ses étudiants. « Une fois que vous avez accès aux documents, ça peut vous motiver encore plus, et vous donner le goût d’aller plus loin », explique-t-il.
Depuis 2000, le sociologue compte sur le soutien de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), du Cégep de Chicoutimi et de la Ville de Saguenay. « Leur soutien est très important », souligne Maude Thériault. Important, mais il pourrait l’être encore plus. « Quand Jean-Marie reçoit un prix comme ça, ça donne de la visibilité à tout le monde, à la Ville, aux institutions », explique-t-elle.
Pour le principal intéressé, ce prix est surtout une preuve qu’avec un peu de bonne volonté, on peut faire de grandes choses. « Ça prouve qu’on n’a pas besoin de venir d’une grande région ou d’une grande université pour réaliser des choses importantes », résume le sociologue, souriant sous sa barbe.
Accès à la science
L’important, avec les Classiques des sciences sociales, c’est d’assurer un accès libre à la science. Partout dans le monde, la bibliothèque numérique a fait son chemin. Des professeurs l’utilisent, en Afrique et en Europe. « Je connais une professeure à l’UQAM, qui fait des cours en Afrique, au Cameroun, au Burundi, et les professeurs là-bas lui ont dit que de nombreux cours ne pourraient pas être donnés sans les Classiques », souligne-t-il.
M. Tremblay n’est pas près de délaisser sa bibliothèque numérique. « J’aimerais pouvoir travailler jusqu’à 85, 90 ans », émet-il. Et lorsqu’il s’arrêtera ? « Ma fille Émilie pense prendre la relève », dit-il avec une certaine fierté.
Le sociologue recevra son titre de Chevalier de l’Ordre du Québec jeudi prochain, à l’Assemblée nationale.