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Collection « Les auteur(e)s classiques »
Le Play. Textes choisis et préface par Louis Baudin. Appendices
Une édition électronique réalisée à partir du livre de Frédéric Le Play, Le Play. Textes choisis et préface par Louis Baudin. Paris: Librairie Dalloz, 1947, 316 pages. Collection des grands économistes. Une édition numérique réalisée par Marcelle Bergeron, bénévole.
« C'était vraiment un chef d'école qui parlait », écrit Jules Lacointa dans Le Correspondant du 25 avril 1882, en évoquant les propos de Le Play ; et ailleurs il le compare à Socrate.
Fait typique : ce réformateur a exercé sur les hommes de son temps et en particulier sur les patrons une action indéniable dont nous avons parlé ; il a déterminé un courant de générosité qui n'a point tari. Mais les législateurs sont restés imperméables. Une seule proposition de loi tendant à restaurer la liberté testamentaire a été inspirée par lui et elle a été repoussée.
Le succès de ses ouvrages atteste son influence. Toute une pléiade de disciples s'est mise au travail dans le sens qu'il avait indiqué : de Rousiers, labbé de Tourville, du Maroussem, Martin Saint-Léon, Paul Bureau... Des romanciers même ont recueilli et développé ses idées, tels Paul Bourget et Henri Bordeaux. Des protestants comme de Laveleye, des Israëlites comme Luzzati n'ont pas hésité à le regarder comme leur maître.
La Société d'économie sociale a eu plusieurs branches à l'étranger, notamment en Belgique. L'école de Le Play s'est elle-même divisée : la Réforme sociale a gardé intact l'enseignement du maître tandis que la Science sociale, sous l'impulsion de Demolins, a évolué vers un matérialisme géographique très discutable.
Du point de vue de la méthode, les monographies des Ouvriers européens ont eu pour suite les Ouvriers des Deux-Mondes.
Le Pape Léon XIII appréciait beaucoup Le Play qu'il avait nommé commandeur de l'ordre de Saint-Grégoire-leGrand. Tous deux étaient sociaux et anti-socialistes.
La filiation entre Le Play et les Encycliques peut être établie. Le Pape Léon XIII avait créé à Rome en 1882 un Cercle d'études sociales et travaillait avec un spécialiste des questions sociales, Mgr Mermillod, exilé de Suisse. Lorsque ce dernier retourna à Fribourg en 1883, il y fonda une Union catholique où fréquenta La Tour du Pin et resta en étroites relations avec le Pape. Or La Tour du Pin était disciple de Le Play qu'il connaissait. Il s'est orienté vers le corporatisme, mais, à bien des égards, les « Cercles La Tour du Pin » ont fait suite aux « Unions de-paix sociale ».
Si le socialisme chrétien est un non-sens, une contradiction dans les termes, le christianisme social, au contraire, est une réalité vivante. Il a été formé par divers courants qui se sont joints à celui dont Le Play était la source : courant passionnel, enthousiaste, mais superficiel, venu de Lamennais courant syndical venu du comte Albert de Mun, promoteur des syndicats mixtes et des cercles catholiques courant charitable avec Léon Harmel. On sait que ce mouvement confessionnel paraît seul de taille en France à résister au mouvement socialiste, comme l'avait prédit le comte de Mun en 1900. Il ne s'agit plus, en effet, de comparer des systèmes économiques et de choisir entre eux. L'individualisme est dépassé par le christianisme social qui conserve l'essentiel de ses données, mais en les déformant parfois dangereusement. Le socialisme est dépassé par le communisme qui en est la forme extrême. Ce sont des mystiques qui s'affrontent.
Appendice II
LE DOMAINE DE LE PLAY.
En 1856, Le Play acheta un domaine à Ligoure, dans la commune du Vigen, en Limousin. La région était alors déshéritée : un grand nombre d'habitations rurales n'avaient pas de vitres aux fenêtres, les paysans mangeaient rarement de la viande et ne connaissaient pas le pain blanc, ils se nourrissaient de pain de seigle, de crêpe de farine de blé noir à la graisse, de bouillie de maïs. La propriété de Ligoure, au moment de la Révolution, appartenait à la famille de Lussac dont une descendante épousa le baron de Merly, puis se sépara de lui. Ce domaine était dans un état complet d'abandon quand Le Play le visita et ne disposait d'aucun chemin d'accès. Mme de Merly allait à la messe assise sur une chaise dans un tombereau attelé de vaches et, lors de la première visite de Le Play, la voiture qui l'amenait s'embourba jusqu'aux moyeux ; il fallut envoyer chercher une paire de vaches pour le dégager.
Au moment où le législateur français vient hâtivement de donner au métayer le droit de se transformer lui-même en fermier, de par sa seule volonté, et par suite supprime en fait le métayage, car rares seront désormais les propriétaires qui signeront une convention aussi précaire, il est curieux de constater que Le Play a acquis la propriété peu engageante de Ligoure précisément parce que le métayage y était en vigueur. Avec raison, Le Play appréciait cette forme de tenure qui comporte entre le bailleur et le preneur une collaboration véritable.
Après son mariage avec la fille de Michel Chevalier, en 1867, le fils de Frédéric Le Play, Albert Le Play prit en mains l'exploitation directe d'une importante partie du domaine. Il échangea de nombreuses lettres avec son père qui reconnaissait son ignorance au sujet de la plupart des problèmes agricoles, mais recueillait les indications de ses amis agriculteurs, tels que le baron Paul Thénard et le comte de Saint-Léger, et celles des personnes compétentes avec qui ses fonctions officielles le mettaient en rapport.
Albert Le Play se distingua dans la région par ses réalisations agricoles, notamment par ses travaux de drainage. Il créa un établissement de pisciculture, publia un almanach agricole limousin, écrivit un petit traité d'agriculture limousine et mourut en 1937 à l'âge de 95 ans, doyen de l'Académie d'agriculture de France.
Son fils Pierre Le Play, propriétaire actuel de Ligoure, continue l'uvre de son père et de son grand-père et connaît également un succès mérité. Il a obtenu en 1937 la prime d'honneur départementale qui avait été attribuée à son père en 1879 : bel exemple de continuité familiale conforme, aux enseignements de l'illustre aïeul. Ligoure est donc toujours aux mains d'un Le Play et demeure une exploitation modèle.
C'est à M. Pierre Le Play lui-même que nous devons la plupart de ces renseignements et nous tenons à l'en remercier.
Appendice III
UVRES DE Frédéric LE PLAY.
UVRES TECHNIQUES :
Observations sur le mouvement commercial des principales substances minérales entre la France et les puissances étrangères pendant les douze dernières années et particulièrement pendant les années 1829, 1830 et 1831 (Annales des Mines, 1832). - Observations sur l'histoire naturelle et la richesse minérale de l'Espagne, 1834. - Recherches statistiques sur la production et l'élaboration de la soie en France (Encyclopédie nouvelle, 1839). - Vues générales sur la statistique, suivies d'un aperçu d'une statistique générale de la France, 1840. - Description des terrains carbonifères du bassin du Donetz, 1842. - Mémoire sur la fabrication de l'acier en Yorshire, 1843. - Mémoire sur la fabrication et le commerce des fers à acier dans le nord de l'Europe (Annales des Mines, 1846). - Description des procédés métallurgiques employés dans le pays de Galles pour la fabrication du cuivre (Annales des Mines, 1848). - Mémoire sur la fabrication du fer en Carinthie, 1853. - Étude sur la coutellerie et les outils en acier à l'Exposition universelle de Londres, en 1854.
UVRES ÉCONOMIQUES:
Les Ouvriers européens, études sur les travaux, la vie domestique et la condition morale des populations ouvrières de l'Europe, 1855.
Rapport au Conseil d'État sur la boulangerie du département de la Seine (Annexe au n° 686), 1857.
Rapport au Conseil d'État sur les commerces du blé, de la farine et du pain (Annexe au n° 1143), 1860.
Instruction sur la méthode d'observation dite des monographies de familles, propre à l'ouvrage intitulé Les Ouvriers européens, 1862.
La Réforme sociale en France, déduite de l'observation comparée des peuples européens, 1864.
L'organisation du travail selon la coutume des ateliers et la loi du Décalogue, 1870.
L'organisation de la famille, selon le vrai modèle signalé par l'histoire de toutes les races et de tous les temps, 1871.
La question sociale et l'assemblée, 1873.
Prélude aux unions nationales et locales : notice sur le comité d'union de Paris, avec le précis historique des travaux qui en ont préparé la fondation, 1874.
La méthode expérimentale et la loi divine, lettre de M. Pradié et réponse de Frédéric Le Play, 1875.
La Constitution de l'Angleterre, considérée dans ses rapports avec la loi de Dieu et les coutumes de la paix sociale (avec la collaboration de A. Delaire), 1875.
La paix sociale après le désastre, avec un épilogue de 1875.
La Réforme en Europe et le salut en France : le programme des Unions de la Paix sociale, 1876.
L'erreur sous l'Ancien Régime et la Révolution, le retour à la vérité et la réforme, l'épilogue de, 1878.
La question sociale au XIXe siècle. Épilogue général des Ouvriers européens, 1879.
La méthode de la science sociale. Abrégé des Ouvriers européens, comprenant la méthode d'observation, la doctrine et le précis alphabétique des faits, 1879.
L'école de la paix sociale, son histoire, sa méthode et sa doctrine, 1881.
La Constitution essentielle de l'humanité. Exposé des principes et des coutumes qui créent la prospérité ou la souffrance des nations, 1881.
Voyages en Europe (1829-1854). Extraits de la correspondance de F. Le Play, publiés par Albert Le Play, 1899.
uvres de Frédéric Le Play. I. Principes de paix sociale. La famille. II. La réforme de la société. Le travail (Cahiers de l'unité française), 1941.
LETTRES-PRÉFACES :
Edmond Demolins : Le mouvement communal et municipal au Moyen Âge, 1875. Xavier Roux : Les utopies et les réalités de la question sociale, 1876. Claudio Jannet : Les États-Unis contemporains ou les murs, les institutions et les idées depuis la guerre de Sécession, 1877. Programme de Gouvernement et d'organisation sociale d'après l'observation comparée des divers peuples par un groupe d'économistes, 1881.
Appendice IV
ARTICLES ET OUVRAGES RELATIFS À LE PLAY ET A SA DOCTRINE.
A. Schaeffle : Le Play's Sozialreform in Frankreich, Deutsche Vierteljahrsschrift, 1865, Heft IV. L. v. Hammerstein : Le Play und die richtige Methode der Sozialwissenschaft. Stimmen aus Maria-Loach, Bd. 19, 1877. Focillon : La méthode scientifique d'observation. Revue des questions scientifiques, juillet 1879. E. Demolins : M. Le Play et son uvre de réforme sociale. Le Correspondant, t. 81, 1879. P. Ribot : Exposé critique des doctrines sociales de M. Le Play, 1882. J. Lacointa : Le Play. Le Correspondant, 25 avril 1882. Ch. de Ribbe : Le Play d'après sa correspondance, 1884. Higgs : F. Le Play. Quarterly Journal of Economics, 1890. C. Jannet : Quatre écoles d'économie sociale, Genève, 1890. A. Riche : Le Play, 1891. F. Auburtin : F. Le Play. Économie sociale (Petite collection Guillaumin), 1891. Cheysson et Tocqué : Les cent monographies de familles comparées. Bulletin de l'Institut international de statistique, 1893. A. v. Wenckstern : Le Play. Jahrbuch für Gesetzgebung, 1894. P. de Rousiers : Le Play and Social Science. Annals of American Academy, 1894. Mascaret : La famille-souche selon Le Play, 1895. Cheysson : Le Play, 1896. M. Vignes : La science sociale d'après les principes de Le Play et de ses continuateurs, 1897. E. de Curzon : Frédéric Le Play, sa méthode, sa doctrine, son uvre, son esprit, 1900. F. Auburtin : F. Le Play d'après lui-même, 1906. Dimier : Les maîtres de la contre-révolution au XIXe siècle, 1907. M. Porte : Budgets de famille et consommations privées, 1913. J. Valdour : Les méthodes en science sociale, 1927. P. Collignon : Frédéric Le Play, sa conception de la paix sociale. Thèse de Paris, 1932
Dernière mise à jour de cette page le Lundi 30 juin 2003 10:41 Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
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