Une édition électronique réalisée à partir du livre de John Locke (1990), Traité du gouvernement civil. Traduction française de David Mazel, 1795 à partir du texte de la 5e édition de Londres publiée en 1728. Paris : Garnier-Flammarion, Deuxième édition corrigée, 1992. Collection Texte intégral. Traduction de Davuk Mazel. 383 pages.
Locke montre d'une part, que les relations d'homme à homme, qui ont précédé et accompagne les relations de citoyen à citoyen, ne sont ni n'ont jamais été exemptes de lois; d'autre part, que le pacte primordial, sur lequel repose phiIosophiquement sinon historiquement toute société politique, ne crée point, mais ne fait que consacrer les droits individuels, antérieurs à toute constitution civile.
Il explique que les hommes naissent et doivent rester foncièrement égaux et libres; fi attaque l'esclavage comme un état contre nature ; il enferme le pouvoir paternel dans les strictes limites imposées au père par le devoir qu'il a de faire de son fils un homme, et un homme libre; il démontre l'erreur de ceux qui confondent avec le pouvoir paternel, qui dérive d'un devoir naturel, le pouvoir civil, qui dérive d'un contrat volontaire; il oppose à la situation que leur minorité fait aux enfants vis-à-vis des parents, la situation que leur commune majorité fait aux gouvernés vis-à-vis des gouvernants; il établit enfin que, puisque les citoyens doivent être traités par les dépositaires du pouvoir non comme des mineurs mais comme des égaux, l'absolutisme monarchique est essentiellement illégitime. »
Avec son livre récent, Locke and french Materialism (Oxford, 1991), John Yolton, - connu de longue date pour avoir le premier focalisé le contexte théologique et moral du nouveau way of ideas chez Locke -, a donné le signal de départ dune exploration de la place de Locke dans la lutte philosophique en France au XVIIIe siècle. Prenant acte que le thème pourtant majeur des idées innées dans la réception française de Locke na pas encore reçu lattention quil mérite, le présent livre poursuit une analyse approfondie de la fortune de la polémique contre les idées innées chez les philosophes francais, de Jean Le Clerc (1688) à Saint-Lambert (1801).
« Après une présentation du scénario mis en place au XVIIe siècle (Descartes, Malebranche, Locke), on suit dans un ordre chronologique lévolution de la critique des idées innées chez les philosophes français jusquà la défense dune tabula rasa absolue à la fin du siècle (Helvétius, dHolbach), passant par plusieurs étapes qui marquent chacune à la fois un aboutissement et un nouveau point de départ dans la radicalisation progresssive du leitmotif lancé par Locke: considérées comme le pilier même de la métaphysique chrétienne, lesidées innées sont dénoncées de façon de plus en plus radicale, dabord dans le Refuge, ensuite en France sur une route jalonnée daffaires (Voltaire 1734, Prades 1751, Helvétius 1758, dHolbach 1770). Or, si la polémique contre les idées innées semble évoluer selon une logique interne nécessaire, ce livre dévoile en même temps lexistence dune critique des idées innées plus proche de la cause apologétique par son souci de préserver limmatérialité de lâme, lexistence de Dieu et celle dune loi naturelle (morale) objective et absolue. Enfin, on voit par les résultats de cette enquête comment, aujourdhui, le débat entre linné et lacquis, toujours dactualité, trouve ses origines dans lhistoire retracée ici - comme dailleurs plus généralement la sécularisation et ses différents avatars, matérialisme, nihilisme, athéisme. Le débat toujours actuel sur linné et lacquis a ses origines au XVIIIe siècle, où, à la suite de lEssay concerning human understanding (1690) de John Locke, une polémique contre les idées innées traverse les Lumières françaises, mettant en question le soubassement métaphysique et moral de lEglise. Cest cette histoire que se propose de retracer Jørn Schøsler dans ce livre qui apporte une contribution importante à notre connaissance de la réception des idées de Locke en France au siècle des Lumières.»
Dernière mise à jour de cette page le lundi 27 novembre 20178:22
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
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